ATOS : N'EN FERAIT-ON PAS UN FROMAGE ?...

AmIwrong

30 mars 2024 •14:58

LA DETTE OBLIGATAIRE :

Il me semble qu'ATOS n'a aucun intérêt à "chambouler" la dette obligataire et devrait plutôt veiller à l'honorer en temps et heure : Quatre emprunts pour un total de 2,4 Md.

1° - Les taux de ces emprunts sont très favorables, s'échelonnnant de 0 % à 2,5 %, autant donc en profiter et préserver ainsi une charge financière favorable.
2° - Un "haircut" aurait pour conséquence de se discréditer auprès des "zinzins" (investisseurs institutionnels), et empêcherait de faire appel à eux dans le futur.
3° - Les détenteurs en "dernière main" de cette dette obligataire, espèrent d'énormes + values si les échéances successives sont honorées, ils ne lâcheront pas aussi facilement cet os.

Bref, remettre en cause ces contrats, c'est d'une part aller vers l'usine à gaz, et d'autre part refroidir les "zinzins" pour longtemps !

LES ÉCHÉANCES :

L'exercice 2024 doit faire face en novembre 2024 au remboursement du 1er emprunt de 0,50 Md, auquel s'ajoutent le "term loan" de 1,5 Md (juillet 2024) et les 0,124 Md d'emprunts divers, soit un total de 2,124 Md (cf page 32 du PDF).
Autant dire la défaillance assurée !...

Bien sûr on peut repousser l'échéance du "term loan" de 6 mois (janvier 2025) mais l'exercice 2025 est déjà plombé par un 2ème emprunt de 0,75 Md, auxquels s'ajoutent 0,58 Md de revolving à rembourser.
Là c'est pire 2,83 Md à rembourser, autant dire reculer pour mieux sauter !

Pas besoin d'être grand clerc pour s'apercevoir que la solution est entre les mains des banquiers d'ATOS, ceux qui détiennent le "term loan" de 1,5 Md et le R.C.F (revolving) 0,9 Md puisque ce dernier est entièrement tiré, soit un total de 2,4 Md (l'égalité parfaite avec le total de la dette obligataire).

Les exercices 2026 et 2027 sont exempts de remboursement tandis que l'exercice 2028 n'est soumis qu'à un petit emprunt obligataire de 0,35 Md. Il s'agit donc de reporter une partie conséquente des 2,4 Md sur ces 3 exercices, tandis que le solde serait soumis à deux options, voire un mix des deux :

1 - Si les banques l'acceptent, une conversion de dette en K entraînant hélas une inévitable dilution.
2 - Une A.K avec D.PS dans le but de rembourser aux banques ce qui ne pourrait pas être aménagée, compte tenu d'objectifs de marge réalisables.

CONCLUSION :
Je pense personnellement qu'il n'y a pas de quoi en faire un fromage, en rappelant que si les banquiers ont prêté de l'argent à ATOS, c'est intrinsèquement à ces actionnaires, et qu'il faut bien que ceux-ci remboursent d'une manière ou d'une autre.

Le mandataire était-il vraiment nécessaire ?... On a bien vu que sa désignation n'avait fait que provoquer l'émoi (dégringolade de 28,95 % du cours en une unique séance).