PARIS, 20 mai (Reuters) - L'Allemagne, qui a fait évoluer sa ligne concernant l'émission d'une dette commune européenne, a "bougé" parce que la France "a bougé", notamment en faisant des réformes structurelles qu'elle refusait jusque-là, a estimé mercredi le Premier ministre Edouard Philippe.
Berlin et Paris ont proposé lundi que le plan de relance européen, actuellement en préparation à Bruxelles, soit doté de 500 milliards d’euros en dépenses budgétaires pour les pays du bloc les plus touchés par l'épidémie de coronavirus.
Cette proposition constitue un tournant dans la position de l'Allemagne qui était jusqu'à présent ouvertement opposée à l'idée de l'émission d'une dette commune, également connue sous le nom de "coronabonds", défendue avec force ces dernières semaines par Paris et Rome au nom de la solidarité européenne
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"Pourquoi l'Allemagne a bougé? Parce que la crise est là", a estimé Edouard Philippe mercredi lors des questions au gouvernement au Sénat. "Je n'exclus pas (...) que l'Allemagne ait bougé parce que la France elle-même a bougé. Je n'exclus pas que l'Allemagne ait bougé parce qu'elle a vu que la France, en s'attaquant à des réformes de structure, qui parfois avaient été évoquées mais pas réalisées, voulait effectivement préparer l'avenir sérieusement."
"C'est la seule raison que j'identifie pour pouvoir faire fonctionner de nouveau ce moteur franco-allemand dont nous savons tous qu'il est indispensable au redémarrage de l'Europe et d'une certaine façon à son existence", a ajouté le chef du gouvernement français. "C'est donc une excellente nouvelle."
(Marine Pennetier, édité par Bertrand Boucey)
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