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Sergio Marchionne est mort, l'action Fiat chute après les résultats
information fournie par Reuters 25/07/2018 à 17:31

    * Marchionne, mort à 66 ans, avait sauvé Fiat de la faillite
    * Le groupe affiche des résultats inférieurs aux attentes au
T2
    * Abaisse ses objectifs 2018, confirme ceux à moyen terme
    * Le titre perd 14%
    * 

 (Actualisé avec Tavares aux Echos, cours)
    par Agnieszka Flak 
    MILAN, 25 juillet (Reuters) - Sergio Marchionne, l'ex-patron
emblématique de Fiat Chrysler Automobiles (FCA)  FCHA.MI , est
décédé après avoir passé 14 années à redresser l'un des fleurons
du monde des entreprises italiennes, et la nouvelle est tombée
mercredi peu avant que le constructeur automobile annonce une
baisse étonnamment prononcée de son bénéfice.
    La mort de Sergio Marchionne, à 66 ans, a suscité les éloges
de la concurrence et tiré des larmes chez ses collègues les plus
proches, un chagrin collectif qui fait oublier le plongeon de
l'action. 
    Sergio Marchionne, tombé gravement malade à la suite d'une
intervention chirurgicale à l'épaule, selon les informations
données par la société, aurait dû démissionner en avril 2019
mais avait été remplacé samedi dernier par Mike Manley, le
patron britannique de la division Jeep de FCA, en raison de la
dégradation de son état de santé.   
    La présentation des comptes du deuxième trimestre, faite par
Mike Manley, ex-bras droit de Sergio Marchionne, s'est faite
mercredi après-midi après avoir observé une minute de silence.
    L'action FCA perdait 14% en fin de séance, les investisseurs
digérant mal une baisse inattendue de 35% du bénéfice net
trimestriel, ressorti bien en dessous des attentes du marché, et
une révision à la baisse des objectifs annuels.  
    "Malheureusement, ce que nous redoutions est arrivé. Sergio
Marchionne, l'homme et l'ami, s'en est allé", déclare dans un
communiqué John Elkann, représentant de la famille Agnelli et
président de FCA.
    Sergio Marchionne, réputé avoir sauvé tant Fiat que Chrysler
de la faillite, avait eu pour première priorité de redresser les
finances du groupe, notamment en effaçant sa dette.
    Pour la plus grande satisfaction des investisseurs et de la
famille Agnelli, il était parvenu en 14 ans à multiplier par 11
la valeur de Fiat, grâce en partie aux scissions réussies de la
filiale de tracteurs CNH Industrial  CNHI.MI  puis de Ferrari
 RACE.MI . 
    Une autre scission, celle de l'équipementier Magneti
Marelli, est prévue cette année et devrait à son tour augmenter
la génération de valeur.
    "La meilleure manière d'honorer sa mémoire est de s'appuyer
sur l'héritage qu'il nous a laissé, en continuant de développer
les valeurs humaines de responsabilité et d'ouverture dont il a
été le plus ardent défenseur", ajoute John Elkann. 
    
    "UN VÉRITABLE GÉANT"
    Quant à Mike Manley, le nouvel administrateur délégué de
FCA, il s'est attelé à faire de Jeep une marque internationale
et compte maintenant mettre en oeuvre la stratégie de la société
mère dévoilée le mois dernier.  
    Le constructeur a dit mercredi que Mike Manley s'emploierait
à assurer au groupe un avenir "fort et indépendant".
    Les derniers résultats trimestriels donnent une idée de la
tâche qui attend le nouveau patron de FCA, en particulier en
Chine où le constructeur ne parvient pas à percer. 
    Le plan dévoilé en juin par Sergio Marchionne prévoit
d'augmenter la production de SUV et d'investir dans les
véhicules électriques et hybrides afin de doubler le bénéfice
d'exploitation d'ici 2022. 
    Il fixe des objectifs ambitieux à Jeep, vache à lait de FCA,
mais est plus flou pour Ferrari, que Sergio Marchionne devait à
l'origine diriger jusqu'en 2021.
    Sergio Marchionne a ressuscité l'une des marques les plus
connues d'Italie et a redonné des couleurs à Chrysler,
réussissant là où les deux précédents propriétaires du
constructeur américain, Daimler  DAIGn.DE  et le fonds de
capital-investissement Cerberus, avaient échoué.
    "Sergio Marchionne était l'un des leaders les plus respectés
de l'industrie, dont la créativité et la détermination farouche
ont permis de rétablir la santé financière de Chrysler et de
faire de Fiat Chrysler un constructeur international rentable",
a déclaré Bill Ford, président de Ford Motor  F.N .
    Carlos Tavares, président du directoire de PSA  PEUP.PA ,
s'est dit "profondément attristé de cette disparition" et a
salué "la mémoire d’un grand capitaine d’industrie qui demeurera
un exemple pour nous tous".
    "C’est avec tristesse que les équipes de
Renault-Nissan-Mitsubishi ont appris le décès de Sergio
Marchionne", a dit de son côté Carlos Ghosn, PDG des trois
groupes automobiles   RENA.PA  7201.T  7211.T .
    Quant à Dieter Zetsche, le patron de Daimler, il a écrit sur
LinkedIn : "L'industrie automobile a perdu un véritable géant et
beaucoup d'entre nous ont perdu un ami très cher."
    
    INDÉPENDANT, MAIS SOUPLE
    Sergio Marchionne a également refondu en profondeur les
organigrammes, remaniés suivant une philosophie de la
méritocratie, et a opéré des coupes claires en réduisant le
nombre d'architectures de véhicules et en créant des
coentreprises pour partager les coûts de développement et les
charges fixes.
    Réputé dur en affaires, Sergio Marchionne avait obligé
General Motors en 2005 à verser à Fiat deux milliards de dollars
pour qu'il n'exerce pas son option de vendre sa division
automobile au constructeur américain, un fait d'armes qui ne l'a
pas forcément aidé dans ses approches collaboratives
ultérieures.
    Les résultats opérationnels de Sergio Marchionne se sont
avérés un peu moins brillants que sa capacité à conclure des
accords. La rentabilité en Europe s'améliore mais peu à peu,
tandis que FCA n'a pas encore vraiment percé en Chine et qu'Alfa
Romeo n'a toujours pas dégagé de bénéfices.
    En revanche, il n'a pas hésité à arrêter en Amérique du Nord
la production de berlines non rentables et à rééquiper les
chaînes de montage pour qu'elles produisent des SUV et des
pick-up bien plus rentables, inspirant ainsi les concurrents
Ford et GM.
    Si Mike Manley a souligné que l'ambition du groupe était de
demeurer indépendant, il a ajouté qu'il resterait aussi "souple"
sur toute nouvelle opportunité de rapprochement.
    PSA, qui a exploré par le passé un scénario potentiel avec
FCA avant de racheter Opel, s'est lui aussi dit ouvert "à toutes
les propositions", fort des résultats record publiés la veille
par le constructeur français.  
    "Je ne fais aucune, aucune fixation sur Fiat Chrysler, ni
sur un autre groupe", a souligné Carlos Tavares dans une
interview aux Echos publiée mercredi, tout en rappelant que les
actionnaires de Fiat Chrysler "se sont prononcés à plusieurs
reprises sur le fait que PSA n'est pas le bon partenaire
potentiel pour eux".

 (Véronique Tison, Marc Joanny et Wilfrid Exbrayat et Gilles
Guillaume pour le service français, édité par Dominique
Rodriguez)
 

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