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Petites et moyennes capitalisations : vers un retour de la (sur)performance ?
information fournie par H24 Finance pour Boursorama 15/10/2020 à 09:47

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

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Entre 2015 et 2017, les investissements en petites et moyennes capitalisations avaient le vent en poupe, bien portés par les performances spectaculaires de la classe d'actifs. Mais la situation fut plus compliquée après 2018 avec deux années de sous-performance (quasiment 30% de différence par rapport aux grandes capitalisations). Cependant, le mouvement s'est à nouveau inversé depuis 6 mois. Est-ce donc le moment de revenir sur ces « small et mid cap » ?

Un univers d'investissement à bien définir

Sous l'étiquette générale « small & mid », il y a un vrai différentiel entre une valeur dont la capitalisation boursière est de quelques centaines de millions € et une autre ayant une capitalisation de 5 milliards €. « Les petites et moyennes capitalisations forment un univers très large qui pour nous va de 500 millions € à 12 milliards € », indique Diane Bruno, gérante chez Eleva Capital. Elle estime la frontière entre les petites capitalisations et les moyennes autour de 3 milliards €.

Tocqueville Finance place son curseur légèrement plus bas et segmente l'univers des moyennes capitalisations entre 2 et 10 milliards €, et celui des petites capitalisations entre 300 millions € et 2 milliards €. « Au-dessous, nous sommes dans le segment des microcapitalisations, qui est passionnant et très riche », précise Pierre Schang, gérant-analyste au sein de la société.

A ce titre, il convient donc d'observer la capitalisation moyenne des titres au sein d'un portefeuille pour bien considérer où se situent les investissements dans cet univers. D'autant plus que cette moyenne à vocation à augmenter si la sélection de valeurs est pertinente. « Nous accompagnons les dossiers à moyen-long terme et nos importantes positions historiques sont des dossiers qui évoluent avec la croissance. Le portefeuille se déforme avec le temps, on peut ainsi avoir des positions prépondérantes au-delà de 10 milliards », observe Pierre-Alexis Dumont, Directeur de la gestion actions et convertibles chez Groupama AM. « C'est l'objectif de tout gérant small-mid : on achète des pépites en espérant que ce soit les grandes de demain », résume Diane Bruno d'Eleva Capital.

Le bon moment pour revenir sur la classe d'actifs ?

Certaines de ces entreprises vivent actuellement l'une des périodes les plus difficiles de leur histoire. Pourtant, les gérants y voient justement un timing d'autant plus propice à l'investissement. « C'est peut-être l'occasion de rentrer dans des dossiers de grande qualité qui se payent sur des niveaux très attractifs, si tant est que l'on anticipe une normalisation au cours des 6 prochains mois », suggère Pierre Schang de Tocqueville Finance. Le gérant évoque par exemple les secteurs du voyage, du loisir, mais aussi de l'automobile. Ainsi, l'incertitude démultiplierait les opportunités d'investissement.

La valorisation serait donc un élément en faveur d'un retour sur les petites et moyennes capitalisations. Pour autant, cela ne garantit en rien une reprise de la surperformance de la classe d'actifs. Les sociétés de gestion identifient cependant quelques catalyseurs.

Sur les valeurs moyennes françaises par exemple, la Loi Pacte favoriserait les OPA. « Or, il y a une prime moyenne pour les actionnaires entre 25% et 30% lors de ces opérations », souligne Pierre Schang, qui en a observé de nombreuses sur ce segment de la cote durant l'été.

Est-ce également une thématique pour les autres tailles de capitalisations ? « Il y a une forte différence entre ce qui est payé dans le private equity et ce qui est payé dans le monde coté. Cette opportunité sera d'autant plus forte à moyen terme dès que nous aurons encore plus de visibilité », confirme Pierre-Alexis Dumont de Groupama AM, qui qualifie cela comme un « moteur fabuleux ».

De plus, les plans de relance favoriseraient en particulier ce segment car « c'est ici où se trouvent les plus forts leviers », ajoute-t-il, les estimant « 10 fois plus forts » que sur les grandes capitalisations.

Si Diane Bruno considère également les OPA comme « une énorme opportunité pour les années futures », elle tempère cependant sur les opérations à court-terme. « Beaucoup d'entreprises attendent une stabilisation de leur EBITDA pour ne pas vendre à un ratio trop faible », prévient-elle.

Vers une explosion des flux ?

Sur cette classe d'actifs en particulier, les flux sont très importants et viennent impacter la performance des fonds investis sur le segment. Cela s'est observé ces dernières années : lorsque les flux ont baissé, la période fut compliquée pour les petites capitalisations. Où en est-on aujourd'hui ?

Pierre-Alexis Dumont de Groupama AM concède qu'ils ne sont « malheureusement pas très bien orientés pour l'instant ». En effet, depuis le début de l'année les « large caps » sont à -110 milliards, les « mid caps » à -22 milliards et les « small caps » à -18 milliards en termes de flux sur les fonds. « Mais contrairement aux large caps, les flux se sont retournés depuis 2 mois sur les petites et moyennes valeurs », ajoute l'expert.

A nouveau, Pierre Schang insiste sur l'orientation de l'épargne induite par la Loi Pacte et le lancement du nouveau PER (Plan d'Epargne Retraite). Les avantages procurés par l'allocation sur les fonds PEA-PME pourrait selon Tocqueville Finance avoir un impact de collecte en Europe « entre 500 millions et 1 milliard par an pendant 10 ans à partir de l'année prochaine. » Or, l'encours de tous les fonds éligibles au PEA-PME aujourd'hui se situe autour de 4 milliards €.

Si cela se matérialise, on pourrait assister alors assister à un retour en force de la classe d'actifs dans les prochaines années.

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