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Paris et Berlin préparent leur riposte au "non" de l'UE à Alstom-Siemens
information fournie par Reuters 06/02/2019 à 16:31

    * L'échec d'un projet franco-allemand après 16 mois
d'attente
    * Berlin et Paris veulent changer les règles européennes
    * La Commission européenne leur oppose une fin de
non-recevoir
    * Syndicats et concurrents se réjouissent
    * Alstom et Siemens reprennent leur autonomie

 (Actualisé avec déclarations d'Alstom et Siemens, Philippe)
    BRUXELLES/PARIS, 6 février (Reuters) - La Commission
européenne a infligé mercredi un camouflet au couple
franco-allemand en rejetant au nom de la concurrence le projet
de fusion entre Alstom  ALSO.PA  et Siemens  SIEGn.DE , censé
créer un champion européen du ferroviaire.
    Paris et Berlin ont regretté une décision qualifiée de
"mauvais choix pour l'Europe et l'industrie européenne" et de
"faute politique" par le ministre français de l'Economie et des
Finances, Bruno Le Maire, de "mauvaise décision prise sur de
mauvais fondements" par le Premier ministre, Edouard Philippe.
    Les deux capitales ont confirmé dans la foulée leur volonté
de demander un changement des règles européennes de la
concurrence pour éviter la répétition de cet échec.
    Bruno Le Maire a ainsi dit souhaiter que la concurrence soit
désormais analysée sur le marché mondial tout entier, et pas
seulement en Europe, et il a plaidé pour que le Conseil européen
se prononce sur les décisions européennes en la matière.
    "Nous ferons des propositions aussi sur le renforcement de
l'industrie européenne face à la montée en puissance de la
Chine", a ajouté le ministre français.
    La volonté franco-allemande de changer les règles - qui
nécessiterait une hypothétique réforme des traités à l'unanimité
- a laissé de marbre la commissaire européenne à la Concurrence.
    "Cette affaire n'est pas la preuve que nous devons modifier
nos règles en matière de concurrence", a déclaré Margrethe
Vestager lors d'une conférence de presse, tout en admettant
cependant qu'il faudrait "peut-être" les adapter pour garantir
que les marchés soient concurrentiels dans le cas du numérique.
    Si l'Allemagne et la France ont montré un intérêt très fort
pour le projet Siemens-Alstom, "il y a 26 autres pays qui eux
aussi ont un intérêt pour ce marché", a-t-elle ajouté. "Ce n'est
pas seulement ceux qui crient le plus fort qu'il faut écouter."
    
    MESURES CORRECTRICES INSUFFISANTES
    La Commission a notamment justifié le rejet du projet de
fusion par l'incapacité des deux groupes à proposer des mesures
correctrices suffisantes pour remédier à d'"importants problèmes
de concurrence", en particulier sur les marchés des systèmes de
signalisation, où Siemens est un leader incontesté, et des
trains à très grande vitesse (TGV), grande force d'Alstom.
    L'entité créée serait ainsi devenue le "leader incontesté"
sur plusieurs marchés de la signalisation des grandes lignes et
des lignes urbaines et aurait réduit "de façon significative" la
concurrence pour le matériel roulant TGV, au préjudice des
clients européens, a-t-elle fait valoir.
    La décision de la Commission, rendue après 16 mois d'examen
- Margrethe Vestager a fait état de plus de 800.000 documents
consultés - était largement attendue.
    Les gouvernements allemands et français, le patronat
européen et les dirigeants des deux entreprises lui reprochent
de limiter son analyse au seul marché intérieur européen sans
tenir compte de l'environnement mondial et de l'émergence de
géants chinois comme CRRC  601766.SS  dans le ferroviaire.
    Bruno Le Maire, a ainsi reproché à la Commission européenne
de "servir les intérêts économiques et industriels de la Chine".
    Mais la Commission a estimé que la concurrence chinoise
n'était pas menaçante en Europe.
    "Aucun fournisseur chinois n'a jamais participé à un appel
d'offres en matière de matériel de signalisation en Europe ou
fourni un seul train à très grande vitesse à l'extérieur de la
Chine", a dit Margrethe Vestager.
    "Il n'y a aucune perspective d'entrée des Chinois sur le
marché européen dans un avenir prévisible", a-t-elle ajouté.

    CHACUN POUR SOI     
    Alstom et Siemens peuvent encore étudier l'opportunité d'un
recours mais le PDG du groupe français, Henri Poupart-Lafarge, a
estimé qu'il y avait peu de gain à en attendre. L'heure est
plutôt pour les deux groupes au redéploiement d'une stratégie
qu'il leur faut désormais concevoir chacun de son côté.
    "Il faut que nous trouvions d'autres routes pour continuer
notre expansion, d'autres routes pour contrer efficacement les
avancées de CRRC", a dit Henri Poupart-Lafarge.  
    Le groupe Siemens a annoncé qu'il allait réfléchir de son
côté à "toutes les options" pour ses activités dans le rail.
    Les syndicats d'Alstom opposés à la fusion depuis le début
ont en revanche salué la décision de la Commission européenne,
tout comme l'un des principaux concurrents occidentaux de
Siemens et Alstom, le groupe canadien Bombardier  BBDb.TO .
    La fusion "aurait gravement affecté la santé et la
compétitivité de l'ensemble du marché ferroviaire européen,
contraignant les consommateurs, usagers du rail et contribuables
européens à en payer le prix", a dit le vice-président du groupe
Daniel Desjardins dans une déclaration transmise à Reuters. 
            
    POUR D'AUTRES RÉACTIONS :  L5N20162Z 

 (Emmanuel Jarry, avec Bertrand Boucey, édité par Yves Clarisse)
 

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