(AOF) - Thélios, l'entité lunettière du groupe LVMH (-0,71% à 697,80 euros), a signé un accord pour le rachat de Barton Perreira, une entreprise du secteur de la lunetterie de luxe, cofondée par Bill Barton et Patty Perreira en 2007 à Los Angeles en Californie. Cette transaction devrait être finalisée dans les semaines à venir. D'une valeur d'environ 80 millions de dollars selon le Wall Street Journal, la marque Barton Perreira affiche une forte présence aux États-Unis.
"Ce partenariat va permettre à ces deux entreprises de réaliser des performances record dans le secteur de la lunetterie", a expliqué l'acquéreur. Grâce au réseau de distribution sélectif de Thélios, Barton Perreira sera présent dans les meilleurs magasins d'optique à travers le monde, en complément de ses propres boutiques.
La marque Barton Perreira a été fondée en 2007 par Bill Barton et Patty Perreira, qui avaient précédemment travaillé ensemble pour Oliver Peoples avant que cette marque ne soit acquise par Oakley.
LVMH a créé la coentreprise Thélios en 2017 avec le groupe de lunetterie italien Marcolin, dont il détenait 51% des parts. Le groupe de luxe français s'est ensuite emparé de l'ensemble l'activité en décembre 2021 afin d'accélérer son internalisation.
L'arrivée de LVMH dans le domaine des lunettes avait suivi la décision de Kering de développer seul ses marques de lunettes avec la création de Kering Eyewear en 2014.
Thélios conçoit, produit et distribue des lunettes de soleil et des montures optiques pour Dior, Fendi, Celine, Givenchy, Loewe, Stella McCartney, Kenzo, Berluti et Fred.
Au mois de septembre dernier, Thélios (plus de 53 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2022) avait acquis sa première marque commerciale, Vuarnet, (marque spécialisée dans les lunettes outdoor haut-de-gamme) auprès du fonds d'investissement britannique Neo Investment Partners.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Leader mondial du luxe né en 1987, regroupant 75 maisons de luxe, dont 25 centenaires (Louis Vuitton, Moët Hennessy, leaders mondiaux, Dior, Céline, Givenchy, Guerlain, Kenzo, Bulgari, TagHeuer, Tiffany…) ;
- Revenus de 79 Md€ réalisés entre la France pour 8 %, le reste de l’Europe pour 16 %, les Etats-Unis pour 27 %, le Japon pour 7 % et le reste de l’Asie pour 30 % ;
- Répartition des activités entre les 2 métiers historiques -mode & maroquinerie pour 42 %, vins & spiritueux pour 9 %- et la distribution sélective pour 19 %, les montres & joaillerie pour 14 % puis les parfums et cosmétiques ;
- Modèle opérationnel fondé sur 6 piliers : organisation décentralisée, intégration verticale de l’approvisionnement aux canaux de distribution (DFS en Asie, Miami Cruise, Sephora et Le Bon Marché), pérennisation des savoir-faire, équilibre des activités et des implantations, synergies et sélectivité de la croissance externe ;
- Capital verrouillé par le groupe familial Arnault (47,8 % du capital, directement et indirectement et les 2/3 des droits de vote), Bernard Arnault étant président-directeur général du conseil de 16 administrateurs ;
- Bilan sain avec une dette nette de 9,2 Md€ face à 56,6 Md de fonds propres et 10 Md€ d’autofinancement libre.
Défis
- Stratégie d’innovation au service de 3 enjeux :
- attrait des talents : Institut des métiers d’excellence de la mode, programme « inside LVMH » pour les étudiants, programme DARE pour les innovations en interne, accueil de 50 start-up dans l’incubateur « le LVMH Luxury Lab »,
- R&D dans la cosmétique (200 brevets et "centres de recherche"),
- digitalisation des réseaux de distribution et expérience client ;
- Stratégie environnementale « LIFE 360 » :
- engagement climat (100 % d’énergie renouvelable pour les sites en boutiques en 2030),
- circularité créative : écoconception à 100 % des produits et recyclage des matières premières à 70 % en 2030 (39 % en 2022),
- traçabilité de toutes les chaînes d’approvisionnement en 2030,
- biodiversité : certification de la préservation des écosystèmes (2026) et régénération de la flore et la faune sur 5 Mhas en 2030 (1,4 en 2022) ;
- Rotation prudente du portefeuille avec des cessions de petites marques et l’acquisition du lunettier de luxe italien Marcolin et du joaillier Pedemonte.
Défis
- Toujours une forte sensibilité du résultat à la mode & maroquinerie;
- Impact de l’inflation compensé par la capacité à augmenter les prix et par un effet de change favorable ;
- Après une fin 2022 marquée par les confinements, attente d’une reprise des ventes en Chine ;
- Après un exercice 2022 record en terme de ventes et profits, anticipations 2023 : accroître encore le leadership mondial ;
- Dividende 2022 de 12 € dont acompte de 5 € versé en décembre et rachats d’actions.
En savoir plus sur le secteur du luxe
Boom du marché pour encore plusieurs années
Selon le cabinet Bain & Company, le marché mondial du luxe (mode, voitures, hôtellerie, vins et spiritueux, croisières...) aura enregistré en 2022 un bond de 21% de ses ventes, à 1 384 milliards d'euros. Le segment des produits personnels de luxe (bijoux, vêtements, montres, maroquinerie...) devrait progresser de 22% et à nouveau croître de 3% à 8% en 2023 malgré le ralentissement économique attendu. La croissance devrait se poursuivre les années suivantes, avec une hausse qui devrait atteindre 60 % d'ici 2030 ! Selon Bain, la dépense des Américains en Europe a plus que doublé entre 2019 et 2022. Cette évolution s'explique en grande partie par un dollar fort. Le marché chinois est en revanche en berne en raison de la politique " zéro Covid " et des confinements stricts.
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer