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Les facteurs qui plaident pour une baisse de l’euro
information fournie par Boursorama 25/05/2018 à 15:00

Le ralentissement économique du vieux continent et le regain de défiance vis à de l'Italie ont pesé sur le cours de la monnaie unique, qui teste ses plus bas de 6 mois face au dollar.

Le ralentissement économique du vieux continent et le regain de défiance vis à de l'Italie ont pesé sur le cours de la monnaie unique, qui teste ses plus bas de 6 mois face au dollar.

Après avoir testé un point bas de 6 mois face au dollar à 1,1680$, la devise européenne remonte doucement la pente pour se hisser au-dessus du seuil symbolique des 1,17$. Sur un mois toutefois, la baisse de la monnaie unique face à la devise de l'oncle Sam est significative puisqu'elle atteint 4,18%. Simple trou d'air ou véritable tendance qui s'enclenche ?

L'euro sur ses plus bas de 6 mois face au dollar

Trois éléments ont pesé sur le cours de l'euro. D'abord le fait que la croissance de la zone euro s'est repliée à un plus bas de 18 mois en mai' selon les derniers indicateurs PMI publiés par l'institut Markit.

Plus inquiétant encore, même la locomotive allemande marque le pas avec un « rythme de croissance qui ralentit au plus bas en 20 mois » selon la note IHS Markit qui conclut qu'« au regard des PMI ,  la croissance du deuxième trimestre s'orientait vers un rythme de 0,4%, en retrait par rapport à un consensus Reuters qui donnait 0,6% le mois dernier ».

Faut-il s'inquiéter du ralentissement de l'économie européenne ? Pour Stéphane Déo, Directeur Stratégique de la Banque Postale Asset Management (LBPAM), « les excuses de court terme utilisées jusqu'à présent (aléas climatiques, grèves, etc…) sont de moins en moins convaincantes. Après cinq mois de baisses ininterrompues des indicateurs avancés, il y a donc un vrai tassement de la croissance en Zone Euro».

Les PMI préliminaires pour l’Europe ont été publiés hier, on dispose des chiffres pour la France, l’Allemagne et la Zone Euro. Sur les 9 indicateurs, 8 sont en baisse, et ceci de façon marquée.

Les PMI préliminaires pour l’Europe ont été publiés hier, on dispose des chiffres pour la France, l’Allemagne et la Zone Euro. Sur les 9 indicateurs, 8 sont en baisse, et ceci de façon marquée.

C'est en tout cas ce que pense le marché. Selon Reuters, les intervenants du marché monétaire de la zone euro évaluent désormais à moins de 60% la probabilité d'un relèvement des taux d'intérêt de 10 points de base de la part de la Banque centrale européenne (BCE) d'ici la mi-2019, au lieu de 90% la semaine passée.

Si pour Benoît Coeuré, le ralentissement économique de la zone euro n'est pas inquiétant et ne devrait pas modifier le programme de la banque centrale, Jozef Makuch, gouverneur de la banque centrale slovaque, estime quant à lui que "le problème à présent ce n'est pas l'économie, c'est la politique (...) les problèmes globaux comme les mesures aux Etats-Unis, l'élection en Italie, etc", a-t-il déclaré à la presse à Bratislava.

Un constat partagé par Charles St-Arnaud, Stratégiste en Investissement chez Lombard Odier IM qui considère que « l'incertitude accrue et le risque pour la stabilité de la monnaie commune pourraient retarder les changements de politique de la BCE ».

L'Italie au cœur des préoccupations

Autre facteur qui pèse sur le cours de la monnaie unique, c'est l'incertitude politique en Italie, incertitude qui a provoqué des tensions sur le rendement de la dette italienne à dix ans, qui atteint désormais 2,42%, contre à peine plus de 1,9% il y a dix jours. Signe du regain de défiance des investisseurs vis-à-vis de la qualité de la signature, le spread qui mesure l'écart entre le Bund allemand et le rendement à 10 ans de l'Italie de même échéance atteint près de 200 points de base contre près 125 en moyenne.

Le spread qui mesure l'écart entre le Bund allemand et le rendement à 10 ans de l’Italie de même échéance atteint près de 200 points de base contre près 125 en moyenne.

Le spread qui mesure l'écart entre le Bund allemand et le rendement à 10 ans de l’Italie de même échéance atteint près de 200 points de base contre près 125 en moyenne.

Pour Lombard Odier, « s'il est trop tôt pour avoir une vision claire de l'évolution de la situation, nous pensons qu'il est temps pour les investisseurs d'évaluer leur exposition aux actifs européens, en particulier l'Italie et le reste de la périphérie ».

La société de gestion ne masque pas son inquiétude quant à la stabilité de la zone euro, estimant que « les investisseurs doivent être prêts à envisager une nouvelle hausse des taux obligataires italiens, un élargissement des écarts de taux souverains et une sous-performance des marchés des actions en Europe, compte tenu du haut niveau d'incertitude qui persistera probablement en l'absence de changements dans la politique gouvernementale ».
« Il est également probable que les tensions augmenteront dans le secteur bancaire. Cette incertitude pourrait aussi exercer une pression à la baisse sur l'euro par rapport aux autres grandes devises. » Reste une incertitude, l'évolution du billet vert

Le dollar repart à la baisse après les minutes de la Fed

Seul facteur qui pourrait venir contredire ce scénario de dépréciation de l'euro, c'est la baisse du dollar lui même. Après s'être apprécié de 4% sur un mois face à l'euro, le dollar marquait une pause dans le sillage des minutes de la Fed qui ont été perçues comme « dovish » par le marché selon LPBAM. Dans ces « minutes », les gouverneurs ont notamment indiqué qu'une inflation qui serait pendant un temps supérieur à la cible de 2% serait compatible avec son objectif de long terme. Cela suggère qu'ils n'accélèreront pas le resserrement de leur politique monétaire s'ils se retrouvent « en retard » par rapport à l'inflation.

Un positionnement qui est en théorie propice à la dépréciation de la devise de l'oncle Sam. Pourtant malgré ce discours accommodant, la probabilité d'une hausse en juin reste très élevée, à 82% toujours selon LPBAM. « La Fed a effectivement confirmé son rythme actuel et semble avoir plus de certitudes sur la normalisation de l'inflation » soulignent Stéphane Déo et Hervé Goulletquer de LPBAM.

Le consensus de marché tablait en début d'année sur une stabilité de la paire euro/ dollar autour des 1,25$. Pour l'heure, les récents évènements leur donnent tort. Mais il reste encore 6 mois pour inverser la tendance.

FL (redaction@boursorama.fr)

4 commentaires

  • 25 mai 16:34

    ça ressemble a ce que j'ai gagné sur Soitec


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