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Le fonds activiste français CIMA, porte-voix des petits actionnaires
information fournie par Novethic 01/08/2017 à 07:25

Le fonds activiste français CIMA, porte-voix des petits actionnaires

Le fonds activiste français CIMA, porte-voix des petits actionnaires

Elles disent vouloir activement défendre l'intérêt de leurs investisseurs, quitte à traîner de grands groupes comme Altice ou encore EuroDisney devant les tribunaux. Catherine Berjal et Anne-Sophie d'Andlau ont créé, il y a 7 ans, le fonds d'investissement CIMA, spécialisé dans les fusions-acquisitions. Les deux femmes surveillent de près la gouvernance des entreprises dans ces opérations où les actionnaires minoritaires sont parfois lésés.

Club Med, Eurodisney, Zodiac, SFR, Canal +… Elles n’ont jamais hésité à s’attaquer à ces mastodontes, voire à les traîner en justice. Catherine Berjal et Anne-Sophie d’Andlau ont lancé en 2010 le fonds d’investissement Charity and Investment Merger Arbitrage (CIMA), spécialisé dans l’arbitrage sur les fusions-acquisitions. Un fonds qui fait figure d'ovni dans le paysage français et qui est, fait là aussi plutôt rare, dirigée par deux femmes qui ont de la poigne. Leur objectif : faire valoir les intérêts de leurs investisseurs, en l’occurrence des petits actionnaires.

"Nous sommes une société de gestion alternative et indépendante et nous nous définissons comme des activistes au sens propre du terme. Nous travaillons activement à ce que nos actionnaires ne soient pas lésés et bénéficient du meilleur retour sur investissement possible. C’est comme ça que nous appréhendons notre métier de gestionnaire de fonds", explique Anne-Sophie d’Andlau.

Gouvernance

Rencontrées dans le cadre professionnel, les deux femmes se connaissent depuis maintenant quinze ans. Elles racontent être tombées dans la "potion de la finance" assez jeunes et assurent être toujours passionnées par le métier. Entre Paris et Londres, où elles ont également ouvert un bureau, les quadras scrutent les entreprises pouvant faire l’objet d’un rachat ou d’une OPA.

"On peut décider de devenir activiste si on estime que le prix n’est pas le bon ou que l’opération n’est pas bien ficelée. Nous n’hésitons pas à lever le doigt, à se mettre en contact avec l’entreprise concernée ou avec le régulateur. Et s’il le faut, on alerte les médias, on lance une campagne et on peut aller jusque devant le juge si c’est nécessaire, même si ce n’est pas le cas le plus fréquent", raconte Anne-Sophie d’Andlau. "Dans ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, NDLR) c’est le 'G' qui nous intéresse surtout quand il impacte la valorisation de l’entreprise."

Abus de biens sociaux

Dans le cas du Club Med, visé par une OPA, les deux femmes entament une bataille juridique de 10 mois qui se conclut par une défaite pour la société de gestion. Mais une victoire financière pour les actionnaires minoritaires. Gelée pendant tout ce temps, l'offre a fait l'objet de plusieurs enchères et surenchères faisant grimper l'action de 17 à 24,50€. Soit un bond de 45 %.

Face à EuroDisney, elles réclament 930 millions d'euros au civil pour "gestion non conforme à l'intérêt commun des actionnaires" et ont porté plainte au pénal pour "abus de biens sociaux". L’action a en effet perdu 99 % de sa valeur depuis 1990 alors que l’actionnaire majoritaire a engrangé, grâce au parc parisien, plusieurs milliards d’euros de revenus en 25 ans.

La dernière affaire en date vise Altice, la maison-mère de SFR. Le fonds CIMA vient de porter plainte devant le tribunal de grande instance de Paris. "Nous pensons qu'Altice a agi contrairement aux intérêts de SFR et qu’elle se serait ainsi rendue coupable d’un abus de biens sociaux", explique Catherine Berjal.

"Nous faisons peur"

"Nous avons institutionnalisé les plaintes des petits porteurs. Et nos 'war-stories', nos succès passés, ont forgé notre réputation. Nous sommes crédibles parce que nous démontrons que nous allons au fond de nos convictions. C’est en cela que nous faisons peur", conclut Anne-Sophie d’Andlau qui déplore les conflits d’intérêts qui minent la profession.

"L’establishment en France est assez fort, complète Catherine Berjal. On sort des mêmes écoles, donc on se serre les coudes. Les grands asset managers connaissent les grands PDG, et donc n’intentent rien contre eux. C’est pourquoi nous souhaitons rester indépendants."

Leur stratégie paie. Sur les quatre dernières années, le rendement moyen du fonds s’est élevé à 12 % par an. Pour boucler la boucle, elles reversent 25 % de leurs commissions de surperformance à des associations caritatives tournées vers l’enfance et l’éducation. Et répondre ainsi au "C" de Charity.

Concepcion Alvarez @conce1

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