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La Chine dans le collimateur des investisseurs
information fournie par H24 Finance pour Boursorama 23/04/2020 à 13:30

Les pouvoirs publics chinois ont annoncé, vendredi 17 avril, que le PIB du pays avait baissé de 6,8% au premier trimestre 2020. Un contrecoup historique pour la Chine qui n'avait pas connu de contraction annuelle de son PIB depuis 1976. (Crédits photo : Pexels - Zhang Kaiyv)

Les pouvoirs publics chinois ont annoncé, vendredi 17 avril, que le PIB du pays avait baissé de 6,8% au premier trimestre 2020. Un contrecoup historique pour la Chine qui n'avait pas connu de contraction annuelle de son PIB depuis 1976. (Crédits photo : Pexels - Zhang Kaiyv)

Alors que le Covid-19 continue de sévir partout sur la planète, la Chine, foyer initial de la pandémie, commence à reprendre une vie normale, après plus de deux mois de confinement généralisé. Tous les yeux sont désormais tournés vers l'Empire du Milieu, dans l'espoir d'une amélioration sanitaire et d'une reprise économique durables.

Amélioration sanitaire

Malgré une reconnaissance tardive de la menace, « les autorités chinoises ont rapidement mis en place des mesures de confinement strictes afin de contenir la propagation de la pandémie sur le territoire », explique la société de gestion Russell Investments.

Une réponse draconienne qui s'est avérée payante. «Le résultat des mesures prises est que le virus a été largement contenu», admet Nicholas Yeo, directeur et le chef de l'équipe Actions Chine / Hong Kong chez Aberdeen Standard Investments.

Le pays le plus peuplé du monde,avec 1,4 milliard d'habitants, recense officiellement à ce jour un peu plus de 4.600 décès liés au Covid-19. Et depuis le 19 mars, seul un cas de contamination local a été observé sur son territoire.

Ce bilan encourageant a pressé Pékin à lever la quarantaine de la population afin de relancer la consommation et son économie.

Rebond économique : réalité ou illusion ?

Mais il y a du pain sur la planche. Les pouvoirs publics chinois ont annoncé, vendredi 17 avril, que le PIB du pays avait baissé de 6,8% au premier trimestre 2020. Un contrecoup historique pour la Chine qui n'avait pas connu de contraction annuelle de son PIB depuis 1976.

Toutefois, une reprise de l'activité économique serait en vue, « comme l'attestent le rebond de la circulation routière à Shanghai, ainsi que de nombreux indicateurs avancés », détaillent les analystes de Russell Investments.

«La Chine se remet au travail, alors que le reste du monde s'éteint », affirment de leur côté les équipes Aberdeen Standard Investments. Mais si l'économie semble bel et bien en train de repartir, tous les indicateurs ne sont pas au vert. D'après la société de gestion britannique, « les usines ont repris le travail à 70-80%», mais «les restaurants et les centres commerciaux sont beaucoup plus lents avec une reprise de près de 50 % de l'activité commerciale ».

Idem pour la consommation : elle redémarre mais timidement car «l'humeur est encore prudente, beaucoup ont peur de sortir», alors même que «la banque centrale chinoise est lente et réticente à réduire les taux».

C'est pourquoi Aviva Investors argumente que «très peu d'analystes s'attendent à une reprise en trombe de l'économie chinoise avant encore quelque temps». Sans compter «qu'une baisse de la demande mondiale pèsera sur les exportations au cours des prochains mois».

Sur ce point, les équipes d'Aberdeen Standard Investments rappellent que «les exportations représentent encore 18 % du PIB, donc si le reste du monde ralentit, cela touche la croissance de la Chine». C'est pourquoi elles tablent sur «un U plutôt qu'un V en termes de croissance, même avec la rhétorique du retour au travail»

Loin d'être parfait, le bilan est encourageant. Mais à l'image d'Emmanuel Macron ou de Donald Trump qui ont récemment mis en doute la transparence de l'Etat chinois dans la gestion de la crise, les sociétés de gestion émettent certaines réserves vis-à-vis des chiffres officiels. En effet, « les données économiques récentes semblent trop solides par rapport aux fondamentaux sur le terrain », estime Aberdeen Standard Investments.

Aviva Investors va encore plus loin en expliquant que les pouvoirs publics chinois embellissent la situation. La société observe que « selon les données provisoires, l'activité manufacturière a commencé à se redresser en Chine » mais « plusieurs rapports crédibles tendent à indiquer que certains responsables de Provinces ont obligé les entreprises à enjoliver leurs statistiques pour donner l'impression d'une reprise plus soutenue ».

Les sociétés continuent donc de scruter l'évolution de la situation économique en Chine. Et certaines se montrent assez optimistes, à l'image de Franklin Templeton : « selon nous, la Chine représente une belle opportunité dans le futur. Nous anticipons un fort rebond de l'activité domestique au second semestre 2020, soutenu par la demande et les mesures de relance du gouvernement », fait savoir Chetan Senghal, gérant et spécialiste des marchés.

La seconde puissance économique mondiale est aussi dans le viseur de Carmignac gestion. Dans sa dernière lettre, son fondateur glorifie la Chine qui ressort d'après lui « grande gagnante de cette crise ». Edouard Carmignac estime «qu'elle l'aura conjurée seule, aura remis son appareil de production en marche en un temps enviable». Il ajoute aussi «qu'à l'heure où les calendriers de sortie du confinement demeurent encore incertains en Occident, la fiabilité du secteur de la santé et de l'industrie chinoise force l'estime».

La résilience des marchés financiers chinois

Du point de vue des marchés, la Chine fait davantage consensus. Les analystes de Russell Investments notent que depuis le début de l'année, « les actions chinoises ont largement surperformé les marchés émergents, ainsi que les marchés développés ».

Et depuis quelques temps, les marchés actions du pays semblent même retrouver un début de stabilité. Hervé Thiard, Directeur général de Pictet AM France et Belux, fait effectivement état d'une «baisse progressive de la volatilité », après « une explosion de celle-ci en mars à l'instar des marchés développés».

Sur les devises ou le marché du crédit, le pays ne montre aussi particulièrement résilient : « la monnaie chinoise est l'une des plus fortes et des moins volatiles au monde depuis le début de l'année et le marché obligataire chinois est le deuxième plus fort (après la Pologne) de la classe d'actif marchés émergents en devise locale », souligne Aberdeen Standard Investments.

La force des marchés actions chinois réside notamment dans la typologie de ses entreprises. «Avant que le virus ne frappe la Chine en janvier, les sociétés cotées sur les marchés boursiers onshore et offshore chinois affichaient des états financiers relativement sains avec des flux de trésorerie d'exploitation adéquats pour couvrir les dettes», considèrent les experts de Russell Investments. Et même si l'arrêt généralisé de l'économie a nécessairement «provoqué de graves pénuries de liquidités parmi les entreprises chinoises», ils précisent que le risque de faillite concerne surtout «les petites et micro-entreprises».

Car les géants technologiques comme Alibaba, Tencent et Baidu sont, eux, bien à l'abri. D'une part car ils «ont des réserves de liquidités plus importantes et un accès plus facile au financement» par rapport aux PME et d'autre part, car ils affichent «des flux de trésorerie plus adéquats et des ratios d'endettement inférieurs à ceux des secteurs à plus forte intensité de capital tels que l'industrie et l'énergie», constate Russell Investements. Une bonne nouvelle pour la Chine et les investisseurs puisqu'ils dominent les indices boursiers du pays.

La résilience des ces mastodontes 2.0 est d'autant plus forte qu'ils « ne se contentent plus de copier les avancées technologiques des pays développés », affirme la gestion marchés émergents de Franklin Templeton. Aujourd'hui, ces entreprises « ouvrent désormais la voie, avec des budgets de recherche et développement croissants et des innovations accrocheuses. »

Outre la technologie, d'autres secteurs se sont montrés particulièrement robustes en Chine depuis le début de l'année. Aviva Investors distingue notamment « la consommation non-cyclique, la pharmacie et les services aux collectivités ».

Et malgré une reprise économique encore timide, «certains parlent aujourd'hui de la Chine comme un nouveau havre de paix, affirme la gestion d'Aberdeen Standard Investments. Un point de vue qui peut être étayé par les résultats financiers du premier trimestre et par la modération de sa réponse monétaire et budgétaire jusqu'à présent».

4 commentaires

  • 29 avril 08:49

    Le modèle Chinois va continuer à se répandre : les démocraties l'adorent cela permet de mettre à genoux les populations !Pour ce qui est des chiffres officiels, ils ne faut effectivement rien croire de ce qui vient de Chine : des années de diplomatie "sourire" mises à mal mais ils vont continuer à nous raconter leurs salades ne croyez pas que ça va changer.


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