par William Schomberg et David Milliken LONDRES, 26 février (Reuters) - La Banque d'Angleterre (BoE) prendra sans doute des mesures de soutien à l'économie britannique si celle-ci doit subir le choc d'un Brexit sans accord, a déclaré mardi son gouverneur Mark Carney. "Comme l'a observé mon collègue Gertjan Vlieghe, cela ne veut pas forcément dire que, dans l'éventualité où il n'y aurait ni accord ni scénario de transition, la politique monétaire puisse aller aussi bien dans un sens que dans l'autre", a dit Carney à la commission parlementaire au Trésor, à laquelle il présentait son rapport annuel. "Compte tenu des circonstances exceptionnelles associées au Brexit, je m'attends à ce que le Comité (de politique monétaire) apporte toute forme de soutien monétaire qu'il pourra", a-t-il ajouté. "Mais il est évident que cette capacité comporte ses limites". La Première ministre Theresa May s'emploie encore à passer un compromis avec l'Union européenne (UE) qui puisse combler les divergences au sein même de son propre Parti conservateur, un peu plus d'un mois avant la date officielle du Brexit, le 29 mars. Theresa May proposera ce mardi d'exclure formellement un Brexit sans accord, ouvrant ainsi la porte à un report de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois, de la date de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, rapporte le journal The Sun.. Selon un autre quotidien britannique, le Daily Mail, Theresa May est prête à exclure un Brexit sans accord ("no deal") parce que 15 ministres ont déclaré être prêts à démissionner. Ces informations ont eu pour effet de propulser le sterling à son plus haut niveau depuis mai 2017 contre l'euro GBPEUR= et de lui faire dépasser 1,32 dollar GBP= . La BoE a dit qu'il lui faudrait peut-être relever les taux d'intérêt en cas de Brexit dur car la chute probable de la livre dans ce cas de figure pourrait provoquer une flambée d'inflation comme ce fut le cas après le référendum de juin 2016. La tolérance de la banque centrale à une poussée inflationniste durable au-dessus de son objectif de 2% pourrait alors être sérieusement éprouvée et un resserrement monétaire se justifierait probablement, observe Carney. Deux autres membres du comité de politique monétaire, qui s'exprimaient eux aussi devant la commission en même temps que Carney, ont émis quelques réserves sur les perspectives d'inflation dans le cas d'un Brexit sans accord. Le vice-gouverneur Dave Ramsden a observé qu'on n'avait quère d'exemple d'un choc similaire à celui de la Grande-Bretagne quittant l'UE sans accord et ajouté que les anticipations inflationnistes s'étaient développées en Grande-Bretagne, à la différence des Etats-Unis et de la zone euro. Jonathan Haskel a dit être sceptique quant à la capacité de la BoE à réaliser des projections d'inflation correctes en cas d'un "no-deal Brexit". Carney pour sa part a admis que ce scénario serait inflationniste en raison de l'imposition de nouveaux droits de douane et des perturbations dont souffriraient les échanges commerciaux et qu'il restreindrait la capacité de la BoE à en atténuer les retombées économiques. La Banque d'Angleterre a par ailleurs fait savoir de son côté que la fréquence de ses opérations de liquidité pour les banques serait non plus mensuelle mais hebdomadaire durant les semaines entourant la date du 29 mars, comme elle le fit lors du référendum sur le Brexit de juin 2016. "C'est une mesure de précaution prudente et conforme au mandat de stabilité financière de la Banque que de se donner un supplément de souplesse dans l'octroi de liquidités dans les mois à venir", dit l'institut d'émission. (Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Véronique Tison)
La BoE aiderait l'économie en cas de "no-deal Brexit"-Carney
information fournie par Reuters 26/02/2019 à 12:35
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