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L'affaire Khashoggi entraîne le rial à un creux de 2 ans
information fournie par Reuters 15/10/2018 à 13:03

    * Mouvements moins marqués sur le pétrole qu'en 2014
    * Opérations de couverture sur le marché des changes
"forward"
    * Des risques pour les réformes et les finances
saoudiennes-Fitch
    * Le marché du brut doute que Ryad emploie l'arme économique
    * Risque de réduction des flux d'investissement, au moins
momentanée

    par Andrew Torchia
    DUBAI, 15 octobre (Reuters) - Le rial saoudien est tombé
lundi à un plus bas de deux ans et les emprunts du royaume ont
fléchi de crainte de voir une réduction des investissements
étrangers en réaction à la disparition du journaliste Jamal
Khashoggi.
    Les transactions sur le marché des changes "forward", où les
banques se retrouvent pour couvrir leurs investissements,
laissent penser que quelques gros établissements se protègent du
risque de sorties de capitaux qui surviendraient à la suite de
sanctions américaines.
    Jamal Khashoggi a disparu à Istanbul le 2 octobre après une
visite au consulat de son pays. Selon le quotidien turc Sabah,
des enregistrements effectués grâce la montre connectée du
journaliste laissent supposer qu'il a été torturé et tué.
    Donald Trump a assuré samedi que Washington infligerait à
l'Arabie saoudite une "punition sévère" si son implication -
qu'elle dément - dans la disparition de Jamal Khashoggi, qui
vivait en exil aux Etats-Unis, était établie.  
    Les mouvements du marché sont toutefois moins marqués que
lors de la chute brutale des cours du pétrole qui a commencé en
2014.
    Les prix pétroliers n'ont que légèrement varié dans la
matinée, encore que leur hausse était un peu plus marquée à la
mi-journée, car les analystes ne croient pas que l'Arabie
saoudite, premier exportateur pétrolier mondial, prendra le
risque de s'isoler et de mettre en péril ses propres finances en
réduisant ses exportations, d'autant qu'elle est engagée dans
une réforme pour l'emploi et pour diversifier son économie.
    Mais pour Krisjanis Krustins, de l'agence Fitch, l'affaire
risque de compromettre certains pans du programme de réformes.
    "S'il y a un changement durable dans la position des
investisseurs vis-à-vis de l'Arabie saoudite, certaines
initiatives de Vision 2030 risquent d'être mises en oeuvre de
façon plus lente et incomplète et l'Arabie saoudite devra
recourir plus à la dette et à ses ressources internes pour les
financer", dit-il.
    
    FLUX FAIBLES DE BASE
    Le rial  SAR=  était stationnaire à 3,7524 par dollar lundi,
au plus bas depuis septembre 2016, suivant des données
Refinitiv.
    La banque centrale maintient un cours pivot de 3,75 par
dollar et habituellement la monnaie fluctue dans une fourchette
de 3,7498-3,7503. En novembre 2015, lorsque les cours du brut
plongeaient, le rial avait touché un creux de 3,7598.
    Sur le marché "forward", le dollar a atteint un pic de 100
points contre le rial, un plus haut de neuf mois, contre 54
points vendredi. En 2016, il avait brièvement dépassé les 1.000
points.
    Les rendements des emprunts saoudiens libellés en dollar ont
monté, surtout ceux des échéances longues. Celui de l'emprunt à
échéance 2046  XS1508675508=TE  s'était élargi de 15 points de
base.
    Krisjanis Krustins et d'autres analystes observent que les
flux d'investissement étrangers en Arabie saoudite étaient déjà
très dilués à cause d'un secteur privé faible et des
incertitudes en matière de réglementation; ces faits pourraient
en eux-mêmes atténuer toute réduction des flux.
    Bon nombre de médias, de chefs d'entreprise ou de
responsables bancaires, dont Jamie Dimon, le président de
JPMorgan Chase, ont décliné l'invitation à participer à une
conférence de grande ampleur sur l'investissement dans le
royaume - surnommée le "Davos du désert" - prévue la semaine
prochaine. 
    La Bourse de Riad  .TASI  a chuté de 7,2% au cours des deux
séances précédant celle de lundi où elle a rebondi de 2,0%.
    Des traders disent que des investisseurs institutionnels,
étrangers notamment, se lancent dans des rachats à bon compte
car ils pensent que la situation économique saoudienne ne
changera guère.
    Mais beaucoup de banquiers et d'analystes font valoir que
l'affaire Khashoggi laisse l'impression de l'existence d'un
risque politique car elle a été précédée de beaucoup d'autres
ces trois dernières années.
    Durant cette période, l'Arabie saoudite a lancé une guerre
au Yémen, imposé un embargo au Qatar, arrêté des dizaines de
hauts fonctionnaires et d'hommes d'affaires soupçonnés de
corruption, emprisonné des militantes des droits de la femme et
vu les tensions s'accroître avec le Canada et l'Allemagne.
    Jason Tuvey (Capital Economics) dit ainsi que l'évolution
politique de l'Arabie saoudite devient un risque économique qui
prend de plus en plus d'importance.    

 (Avec Tuqa Khalid et Davide Barbuscia
Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Patrick
Vignal)
 

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