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Jusqu'où pourrait baisser le CAC 40 en cas de récession ?
information fournie par Le Cercle des analystes indépendants 06/10/2022 à 09:40

Eric Galiègue
Eric Galiègue

Eric Galiègue

Phiadvisor Valquant

Directeur de la recherche

https://phi-advisor.com/fr/

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

(Crédits photo : Adobe Stock - )

Depuis plusieurs mois, le risque de récession perturbe la vie des marchés et a catalysé un cycle baissier des actions, qui a commencé le 24 février, jour de l'invasion de l'Ukraine par le Russie.  Entre le choc pétrolier et l'émergence de l'inflation, qui retire directement du pouvoir d'achat aux ménages, et la nouvelle politique monétaire restrictive des banques centrales, qui ne cessent de monter les taux, les vents sont effectivement contraires. Les cours ont perdu 20% environ depuis le début de l'année. Mais jusqu'ou pourraient aller le cours des indices d'actions en cas de contraction effective du PIB national ? L'expérience des deux dernières récessions, celles de 2002 et 2009, peut nous aider à trouver des points de repère. Nous présentons 4 graphiques de comparaison du cours des indices d'actions avec 4 variables clé.

1/ Eurostoxx et matières premières

Prix des matières premières et des actions européennes. (Source : Facstet et Valquant Expertyse)

Prix des matières premières et des actions européennes. (Source : Facstet et Valquant Expertyse)

Ce graphique montre que le cours des matières premières, mesuré par l'indice mondial calculé par GSCI (Goldman Sachs Capital International), est très loin d'avoir atteint ses niveaux de récession. Le pétrole pèse lourd dans cet indice, mais globalement il faudrait observer une baisse très profonde du cours des matières premières et de l'Eurostoxx pour considérer qu'ils intègrent la récession.

2/ CAC 40 et taux d'intérêt

France : taux des obligations d'Etat et cours du CAC 40. (source : Facstet et Valquant Expertyse)

France : taux des obligations d'Etat et cours du CAC 40. (source : Facstet et Valquant Expertyse)

Ce graphique permet de prendre la mesure de la fantastique hausse des taux depuis le début de l'année 2022. Une partie de cette hausse proche de 300 points de base correspond à un rattrapage, à un retour à la normale après 7 ans de taux exceptionnellement bas, que l'on peut expliquer par la politique monétaire extrêmement accommodante de la BCE entre 2025 et 2022. Le retour de taux nominaux supérieurs à 2% correspond à l'année 2013. Le CAC 40 a cette époque valait bien moins que ses niveaux actuels.

3/ CAC 40, chiffres d'affaires et actif net

CAC 40 depuis 25 ans : cours, ventes, et actif net. (source : Facstet et Valquant Expertyse)

CAC 40 depuis 25 ans : cours, ventes, et actif net. (source : Facstet et Valquant Expertyse)

La comparaison sur longue période du CAC 40 avec le chiffre d'affaires et l'actif net ramené en points d'indice est particulièrement instructive. Sur longue période, jusque 2015, l'indice boursier est compris habituellement entre la valeur de son actif net comptable et de son chiffre d'affaires, sauf pendant les bulles de 2000-2001 et de 2007. Depuis 2015, le cours du CAC 40 est toujours supérieur à son chiffre d'affaires : cela reflète le niveau très bas des taux, et la pratique du Quantitative Easing de la BCE, qui manifestement a profité au cours des actifs financiers. Le durcissement actuel des politiques monétaires devrait pousser les cours du CAC 40 à la baisse en deca de la valeur de son chiffre d'affaires (5 500 points).

4/ CAC 40 et bénéfice prospectif anticipé par les analystes

Bénéfice prospectif et cours du CAC 40. (source : Facstet et Valquant Expertyse)

Bénéfice prospectif et cours du CAC 40. (source : Facstet et Valquant Expertyse)

Les prévisions actuelles des analystes financiers ont porté l'indice prospectif de bénéfice du CAC 40 à son plus haut historique. Les analystes livrent une « drôle de guerre », en ce sens que malgré la dégradation de nombreux paramètres (hausse des prix de l'énergie, retournement des indicateurs avancés et de certains indicateurs de croissance…), ils n'ont pas significativement dégradé peurs prévisions de bénéfice. Les bénéfices particulièrement élevés de l'industrie pétrolière et gazière expliquent en partie le phénomène, mais il apparait que le CAC 40 a déjà anticipé des révisions en baisse sévères des anticipations de bénéfice des analystes. Elles devraient se produire dans les prochains mois.

Au total, la comparaison du CAC 40 et de l'Eurostoxx aux 4 variables clé montre que les marchés ne sont pas en mode récession. Cette contraction d'activité considérée comme très probable par les économistes pour 2023, devrait conduire les cours des indices d'actions à baisser de 10 à 20% supplémentaires.

6 commentaires

  • 06 octobre 10:02

    En 2000 et 2007 le CAC a mis 2 ans environ pour atteindre son plus bas entre 2500 et 3000. Et depuis la situation générale s'est considérablement dégradée en matière de déficit de dette et d'inflation avec en plus la crise énergétique et la guerre. Retourner vers 2500 3000 sur le CAC d'ici fin 2024 ne serait pas surprenant.


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