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ENTRETIEN MARCHÉS-L'horizon s'éclaircit pour la dette privée-Amundi
information fournie par Reuters 16/03/2021 à 10:38

par Patrick Vignal

PARIS, 16 mars (Reuters) - Après une année 2020 agitée, la dette privée devrait bénéficier cette année d'un contexte porteur, tant du côté de l'offre que de la demande, dit-on chez Amundi.

Cette branche du marché du crédit qui regroupe des prêts et des placements privés non cotés a fortement progressé dans le sillage de la crise financière de 2007-2009, profitant de la pénurie de prêts bancaires.

Le total des actifs sous gestion est ainsi passé de 275 milliards de dollars en 2009 à plus de 850 milliards de dollars (713 milliards d'euros) en 2019, l'Europe représentant environ un tiers du total, selon des chiffres fournis par Amundi.

La classe d'actifs a souffert comme les autres de la crise du COVID-19 mais présente des atouts pour permettre aux investisseurs de diversifier leur allocation et jouer un rôle dans le redémarrage de l'économie, dit à Reuters Thierry Vallière, responsable des activités de dette privée du numéro un européen de la gestion d'actifs.

"Nous avons vécu une année 2020 un peu chahutée, à l'image de toutes les classes d'actifs et de toutes les entreprises", dit-il.

Les banques ont été très sollicitées, notamment pour mettre en place des dispositifs garantis par l'Etat, et elles vont demeurer mobilisées sur les 12 à 18 prochains mois par le refinancement de ces aides, les restructurations et les prêts destinés à soutenir la relance, ajoute-t-il.

Les fonds de dette privée ont une carte à jouer dans cet environnement, notamment en participant à des opérations de financement ouvertes à un nombre limité d'investisseurs, un phénomène en développement connu sous le nom de "club deal", explique-t-il.

"L'offre bancaire va un peu se réduire parce que les banques vont devoir se concentrer sur leur portefeuille", dit-il. "On constate que la liquidité des fonds de dette privée est assez recherchée aujourd'hui, notamment dans le cadre de 'club deals'."

LA DEMANDE DE FINANCEMENT RESTE SOUTENUE

Du côté de la demande, les vents sont également favorables avec des cessions à prévoir de la part d'entreprises s'étant lourdement endettées pendant la crise mais également des investissements nécessaires pour revoir leurs chaînes de logistique ou se renforcer dans le numérique.

"Il leur faudra aussi gérer toute la dette accumulée pendant la crise par des financements plus pérennes", ajoute Thierry Vallière.

Une grande sélectivité s'impose à l'investisseur, en sachant que les secteurs les plus touchés par la crise comme les loisirs, le tourisme et les transports mettront sans doute plusieurs semestres à retrouver leur niveau d'activité d'avant la crise, souligne l'expert d'Amundi.

Le risque de défaut, que la dette privée partage avec la dette cotée à haut rendement ("high yield"), doit également être surveillé mais paraît contenu, selon lui.

"On regarde les risques de défaut mais on observe, en tout cas sur les sociétés que l'on a en portefeuille, qu'il n'y a pas de risque de liquidité à très court terme ni de risque de refinancement à moyen terme, ce qui est dû à la fois au fait que ces entreprises ont été sélectionnées sur leur solidité mais également à l'afflux de liquidité apportée très rapidement par les banques centrales", dit-il.

Hautement technique, peu liquide et nullement destinée à se substituer entièrement à une autre classe d'actifs, la dette privée porte la promesse de rendement, contrairement à l'univers des obligations cotées classées en catégorie investissement par les agences de notation ("investment grade"), ajoute-t-il.

"La dette privée est dans le domaine du crédit, dans lequel les investisseurs institutionnels sont confrontés à un problème sérieux en termes de rendement, en sachant que la moitié des obligations d'entreprises européennes de catégorie 'investment grade' présentent un rendement négatif et que 70% ont un rendement inférieur à 0,2%, autrement dit quasiment nul", dit-il.

"Pour les investisseurs qui ont un horizon de placement de moyen-long terme, disons de cinq à 10 ans, la dette privée offre beaucoup d'avantages, avec du rendement additionnel, une prime d'illiquidité, de la diversification, moins de volatilité et moins de corrélation que d'autres actifs."

La plupart des financements sur les marchés privés sont en outre réalisés à taux variable et donc moins soumis aux anticipations de hausse des taux qui secouent actuellement le marché obligataire, ajoute-t-il.

(édité par Marc Angrand)

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