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Bourse : vive les crises !
information fournie par Le Cercle des analystes indépendants 06/04/2023 à 08:45

Eric Galiègue
Eric Galiègue

Eric Galiègue

Phiadvisor Valquant

Directeur de la recherche

https://phi-advisor.com/fr/

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

(Crédits photo : Adobe Stock - )

Malgré un environnement compliqué depuis quatre ans, le CAC 40 se retrouve proche d'un record historique. Plusieurs facteurs expliquent ce constat, qui peut sembler contre-intuitif. Et si, paradoxalement, c'est le retour d'une situation «normale», sans crise, mais sans dispositif anti-crise, qu'il fallait redouter ?

Depuis 4 ans, depuis la fin 2019, le CAC 40 a affronté 3 crises majeures. La première était totalement inédite : un arrêt volontaire d'activité pour des raisons sanitaires (2020). La seconde est un choc énergétique et obligataire associé à la guerre ; en fait, le retour durable de l'inflation (2022). La troisième est une crise bancaire « flash », traitée avec maestria par les autorités monétaires et politiques.

Au terme de ces trois crises majeures, le CAC 40 se retrouve quasiment sur le toit du monde, à une encablure de son sommet historique. Alors qu'il valait 5.200 points en moyenne en 2018, et 5.500 en moyenne en 2019, il a côté plus de 7.300 points cette semaine : la hausse sur 4 ans est de l'ordre de 30%, soit environ 7% par an, sa performance annuelle moyenne de longue période, hors dividende. Cette courbe d'expérience est exceptionnelle, pour une période qui a subi des crises qui ont lui ont valu en d'autres temps des baisses durables de 20 à 40%.

Source : Factset et Valquant Expertyse

Source : Factset et Valquant Expertyse

Nous l'expliquons par la combinaison des facteurs suivants.

1/ Notre culture occidentale est désormais dominée par ce que nous pourrions appeler la culture du présent et de l'immédiateté. Tout est sacrifié au maintien de la croissance immédiate, et à l'évitement à tout prix de la baisse du pouvoir d'achat. En 2020, la chute du PIB français de plus de 7% s'est traduite par une hausse du revenu des ménages de …0,4%.

Les efforts déployés par l'Etat pour compenser les baisses de revenu ont été très efficaces. En 2022, les mesures publiques en faveur du pouvoir d'achat ont porté plus particulièrement sur le cout de l'énergie, avec la mise en place d'un bouclier tarifaire sur le prix de l'électricité, et des subventions du prix des carburants à la pompe. En 2023 une crise bancaire a été évitée en Europe grâce aux dispositions prises pour éviter une contagion du « bank run » du Crédit Suisse.

2/ Les contre-mesures efficaces prises contre les crises a pour contrepartie la hausse considérable de la dette publique et privée et une création monétaire historique. Finalement, et on l'a bien compris, les marchés financiers ont plus besoin de liquidité excédentaire que de croissance réelle, en tous cas à court terme. C'est pour cela que, finalement, les 3 crises vécues depuis le début de l'année 2020 ont globalement été favorables aux cours de la Bourse. L'urgence du traitement fait passer au second plan les problématiques du long terme. On l'a vu aussi dans le domaine de la politique énergétique européenne, confronté à la rupture d'approvisionnement de l'énergie russe…

Pour sauver la croissance immédiate, la solution est la création monétaire sans contrepartie. Cette pratique malsaine a trois sanctions possibles : la fuite devant la monnaie, à ne pas confonde avec le « bank run » récent, la chute du taux de change de la monnaie, ou l'inflation. C'est actuellement l'inflation qui sanctionne une émission de monnaie excessive, lorsque les conditions dans la sphère réelle sont réunies, ce qui est le cas aujourd'hui. La conjonction de facteurs inflationnistes réels bien connus (le triptyque décarbonation, pénuries d'offre et souverainisme) avec la gigantesque hausse du stock de monnaie émise sans contrepartie (autre que des dépenses de soutien à la consommation), conduit à un phénomène inflationniste durable.

Source : Factset et Valquant Expertyse

Source : Factset et Valquant Expertyse

3/ Comparée à cette inflation, la hausse des salaires a été largement inférieure en 2022. Pourtant, la consommation n'a pas baissé, et la conjoncture est restée correcte.  Les ménages, pour maintenir leur niveau de consommation, ont puisé dans leur épargne, ont souscrit de nouveau crédits à la consommation, et ont bénéficié de dispositifs «anti-inflation» de l'Etat. Cela peut-il se reproduire en 2023 ?

Très paradoxalement, c'est le retour d'une situation «normale», sans crise, mais sans dispositif anti-crise, qu'il faut probablement redouter. Les actions seront à ce moment-là confrontées aux problèmes de fond que nous soulignons depuis un an, dans notre logique d'évaluateur : la baisse probable des marges (hausse des salaires, des matières premières, impact de la fin de la mondialisation et des «flux tendus») et la hausse des taux d'actualisation induite par l'inflation…. Ces problèmes seront reportés à nouveau si une nouvelle crise survient… Alors vive les crises !

2 commentaires

  • 06 avril 09:09

    BULLE BULLE alimentée par las banques centrales, l immo US st en train de craquer, celui en France aussi, les entreprises, les menages et surtout les etats sont trop endettés, Tout va s effondrer au moindre probleme..


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