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BlackRock s’inquiète de la sous-évaluation du risque climat par les investisseurs en raison de leur vision court-termiste
information fournie par Novethic 03/05/2019 à 07:15

BlackRock s’inquiète de la sous-évaluation du risque climat par les investisseurs en raison de leur vision court-termiste

BlackRock s’inquiète de la sous-évaluation du risque climat par les investisseurs en raison de leur vision court-termiste

Les risques physiques liés au dérèglement climatique ne sont pas suffisamment valorisés dans les investissements, selon un rapport du BlackRock Investment Institute. Malgré l’augmentation de la fréquence des événements climatiques extrêmes, les gestionnaires manquent d’informations pour déterminer l’exposition réelle de leurs actifs aux catastrophes naturelles. L’impact sur leurs investissements est pourtant potentiellement dévastateur.

Le dérèglement climatique menace les portefeuilles d’investissement. Et les investisseurs ne semblent pas s’en préoccuper. Une étude du BlackRock Investment Institute (BII), le think-tank du plus grand gestionnaire d’actifs au monde, montre que le risque climatique est globalement sous-évalué sur les marchés, les investisseurs ne l’incluant pas, ou peu, dans la détermination du prix d’achat ou de vente des actifs.

La première raison tient au fait que les investisseurs ont la vue un peu trop courte et préfère s’intéresser au retour rapide qu’à des risques qu’ils jugent lointains. À leur décharge, selon le BII, ils manquent d’informations fiables pour prendre en compte ce risque. Les modèles météorologiques sont anciens et ne prennent souvent pas en compte l’accélération récente du réchauffement climatique. "Rappelez-vous que Houston a expérimenté trois inondations "que l’on ne voit qu’une fois tous les 500 ans" depuis 2015", soulignent les auteurs de l’étude.

Trois secteurs à risque

Ces derniers se sont penchés sur trois secteurs d’activité disposant d’actifs à long terme, pour évaluer l’impact du réchauffement climatique : les emprunts obligataires des municipalités américaines, l’immobilier commercial et les services de fourniture d’électricité. Ils partent de l’hypothèse selon laquelle aucune action n’est prise pour réduire le réchauffement climatique. "Nous voyons cela comme un scénario difficile, mais plausible, pour réaliser des stress-tests sur les portefeuilles", expliquent-ils.

Pour les trois secteurs, les investisseurs ne semblent pas identifier le risque climatique. L’étude compare notamment le rendement d’obligations de municipalités situées en Floride, très sujettes au risque d’ouragan et d’inondation, et celui de villes du New Jersey, plus protégées. "Les rendements sont presque identiques, ajustés des notations de crédit", s’étonne le BII. Le marché ne semble donc pas prendre en compte la différence du risque climatique pesant sur les deux régions pour établir le prix des obligations.

Selon l’étude, une ville comme Miami enregistre pourtant des pertes estimées à 1% du PIB par an du fait du climat, et ces pertes pourraient même atteindre 4,5 % du PIB à la fin du siècle. Un risque élevé devrait entraîner un coût plus élevé de l'emprunt obligataire pour la commune, ce qui n'est pas le cas.

Même chose du côté de l’immobilier commercial. L’étude se penche sur les CMBS (Commercial Mortgage-Backed Securities, titrisation de crédits hypothécaires commerciaux), ces prêts titrisés pour financer des actifs comme des bureaux, des centres commerciaux, etc. L’augmentation des événements climatiques extrêmes entraîne un coût de l’assurance plus élevé, des dépenses de fonctionnement des bâtiments qui augmentent ou encore des investissements à prévoir pour les rendre plus résistant au climat. Avec pour résultats des rendements moins élevés, voir des risques de défauts.

Engager le dialogue

Enfin, le secteur des services de fourniture d’électricité américain présente des risques élevés du fait d’infrastructure vieillissante. La faillite de PG&E suite aux incendies en Californie l’année dernière en est l’exemple parfait. L’étude du BlackRock Investment Institute montre pourtant que le risque climatique n’est pas pris en compte dans la valorisation boursière de ces entreprises. En cas de sinistre dû à une catastrophe naturelle, le prix des actions s’effondre, la volatilité augmente puis, après une courte période, tout revient au statu quo ante.

Pour le think-tank américain, la bonne compréhension des risques climatiques est cruciale si les gestionnaires veulent s’assurer de la pérennité de leurs investissements. L’analyse fine des risques physiques pesant sur les portefeuilles doit conduire, selon BlackRock, à une plus grande diversification des investissements et à un dialogue sur l’atténuation du risque avec les entreprises.

Arnaud Dumas @ADumas5

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