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Avant les résultats en Europe, hausses de salaires et récession inquiètent les investisseurs
information fournie par Reuters 10/10/2022 à 12:34

        * 
      Les hausses de salaires accroissent les pressions sur les
coûts
    

        * 
      Les estimations de bénéfices jugées trop optimistes
    

        * 
      Les profits du Stoxx 600 au T3 attendus en hausse de 32%
    

        * 
      L'indice a perdu plus de 20% depuis le début de l'année
    

  
    par Joice Alves et Josephine Mason
       LONDRES, 10 octobre (Reuters) - La multiplication des
hausses de salaires et des primes exceptionnelles censées
soutenir le pouvoir d'achat des salariés inquiète certains
investisseurs, qui redoutent une dégradation des profits des
entreprises cotées en même temps qu'une récession.
    Stellantis et LVMH font partie des nombreuses sociétés qui
ont annoncé ces dernières semaines le versement de primes
exceptionnelles afin d'aider leurs salariés à amortir l'impact
de l'envolée des prix de l'énergie et des produits alimentaires.
    Si ces primes sont relativement faciles à financer pour des
multinationales, certains actionnaires sont préoccupés par
l'ouverture anticipée des négociations salariales annuelles ou
par des revalorisations de salaires généralisées dans certains
groupes.
    Au Royaume-Uni par exemple, la majorité des acteurs de la
grande distribution ont déjà relevé le salaire horaire à deux
reprises depuis le début de l'année, tandis qu'en France,
Carrefour a proposé une hausse des salaires et une prime
exceptionnelle et que Stellantis a avancé à décembre l'ouverture
des négociations annuelles initialement prévue début 2023.
    En Italie, les syndicats de Stellantis, de Ferrari, d'Iveco
et de CNH Industrial, ont annoncé qu'ils réclameraient des
augmentations de plus de 8% en 2023 lors des discussions qui
s'ouvrent cette semaine.
    Et le dossier le plus exemplaire du moment est celui de
TotalEnergies, dont la direction a proposé dimanche d'avancer
les discussions sur les salaires à condition que les syndicats
lèvent le blocage des raffineries à l'arrêt depuis bientôt deux
semaines, un mouvement qui perturbe l'approvisionnement en
carburants dans une bonne partie de la France.
        Le débat sur les salaires s'ajoute donc aux multiples
pressions du moment sur les entreprises, de la hausse des coûts
de l'énergie et des matières premières à celle des taux
d'intérêt, en passant par les perturbations affectant les
chaînes d'approvisionnement.
  
        Jusqu'à présent, beaucoup de sociétés sont parvenues à
répercuter la hausse de leurs coûts sur les prix facturés à
leurs clients. Mais l'avertissement lancé récemment par H&M, le
numéro deux mondial de l'habillement, sur un risque de baisse de
la demande suggère que les consommateurs commencent à renâcler
face à la valse des étiquettes.
  
        Les analystes et les gérants interrogés par Reuters 
décrivent déjà un paysage assombri pour les derniers mois de
2022 et évoquent des difficultés croissantes en 2023.
  
        Hani Redha, gérant multi-actifs global chez PineBridge
Investments, dit ainsi s'attendre à voir l'Europe basculer dans
la récession au quatrième trimestre.
    "Cela peut conduire à une chute générale des marges parce
qu'à ce moment-là, on ne parlera plus seulement d'une légère
pression sur les marges liée aux hausses de salaires", dit-il.
    Stephane Ekolo, stratège actions global chez Tradition à
Londres, dit quant à lui s'attendre à ce que la période des
résultats du troisième trimestre soit rythmée par les
avertissements et des performances inférieures aux attentes, ce
qui mettrait les cours sous pression.
    "Les hausses de salaires ne feront qu'alimenter encore
l'inflation au détriment des marges des entreprises, qui restent
confrontées à la hausse de leurs coûts", explique-t-il.
    L'indice large européen Stoxx 600  .STOXX  affiche déjà une
baisse de 20% depuis le début de l'année et se dirige vers sa
pire performance annuelle depuis la crise financière de 2008.
    Selon Eurostat, les prix à la production des entreprises de
la zone euro ont bondi de 43,3% sur un an en août, une hausse
plus de deux fois supérieure à celle subie par leurs
concurrentes américaines. 
    La moitié environ des industriels de la région ont revu à la
baisse leurs prévisions de marges depuis le début de l'année,
estime Bernstein.
    Malgré cela, les bénéfices du Stoxx 600 devraient afficher
un bond de 32% environ au troisième trimestre par rapport à la
même période de l'an dernier selon Refinitiv I/B/E/S, et de
11,8% si l'on exclut de secteur de l'énergie, le plus favorisé
par l'envolée des prix du gaz et du pétrole.
    Une telle hausse serait supérieure à celle du deuxième
trimestre mais en retrait sur celle du troisième trimestre de
l'an dernier, dopée par la reprise de l'activité après la levée
de la plupart des restrictions sanitaires.
    Mais au vu des difficultés du moment, un tel consensus
risque d'être trop optimiste, alertent certains analystes. Et
au-delà du troisième trimestre, la situation risque de vite se
dégrader: la croissance des profits devrait chuter à 19,5% sur
les trois derniers mois de l'année et à 1,7% seulement au
premier trimestre 2023, toujours selon les données Refinitiv.
    La tendance s'inverserait ensuite avec une baisse de 4,4%
des profits au deuxième trimestre de l'an prochain, puis de 3,8%
au troisième.
    Il est difficile à ce stade de prédire l'ampleur des hausses
de salaires en vue en 2023 mais elle sera probablement bien
supérieure aux chiffres des dernières années.
    Katharina Koenz, économiste senior d'Oxford Economics,
estime que les négociations annuelles aboutiront à une hausse
moyenne de 4% à 5%. Une fourchette élevée mais inférieure à
l'inflation, ce qui implique une dégradation du pouvoir d'achat
des salariés et donc un risque d'érosion de la consommation. 
    Pour l'instant, Florian Ielpo, gérant multi-actifs de
Lombard Odier Investment Managers, estime que les marchés,
préoccupés avant tout par la hausse des taux d'intérêt, 
négligent le double risque de l'inflation (y compris salariale)
et de la dégradation de la demande.
    "Pour l'instant, les actions n'ont pas intégré le risque
d'une baisse des bénéfices (...) La seule chose qui a été
intégrée, c'est la hausse des taux, pas la baisse de la
demande."
    
 (Reportage Josephine Mason et Joice Alves, version française
Marc Angrand, édité par SophieLouet)
 

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