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Agriculture et alimentation: des coûts cachés à plus de 10.000 milliards de dollars (FAO)
information fournie par Boursorama avec AFP 06/11/2023 à 17:00

Obésité, émissions d'azote ou sous-alimentation: les systèmes agroalimentaires actuels font peser des coûts cachés sur la santé, l'environnement et la société s'élevant à plus de 10.000 milliards de dollars par an, estime l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

( AFP / JEAN-FRANCOIS MONIER )

( AFP / JEAN-FRANCOIS MONIER )

L'agence se livre pour la première fois à cet exercice de quantification, pour 154 pays, dans son rapport annuel sur la "Situation mondiale de l'alimentation et l'agriculture".

Le but est de disposer de meilleures informations sur "le coût véritable des aliments" pour opérer d'éventuels ajustements en termes de fiscalité, subventions, législation ou réglementation.

Selon les calculs de la FAO, environ 73% des coûts cachés sont liés à une mauvaise alimentation - trop riche en graisses, en sucres ou en aliments ultra-transformés. Elle peut être cause d'obésité et de maladies comme le diabète, qui conduisent à leur tour à des pertes de productivité.

Ces problèmes touchent particulièrement les pays aux revenus les plus élevés.

Environ 22% des coûts cachés sont liés à l'environnement, la FAO comptabilisant les émissions d'azote et de gaz à effet de serre, les changements dans l'affectation des terres comme la déforestation ou l'utilisation d'eau.

Tous les pays sont touchés et, selon la FAO, ces coûts sont probablement sous-estimés.

Les coûts cachés liés à la pauvreté des personnes travaillant dans l'agroalimentaire et la sous-alimentation, un peu moins de 5% du total, pèsent particulièrement dans les pays aux faibles revenus.

- 10% du PIB mondial -

Selon l'analyse de l'organisation, les coûts cachés ont atteint 12.700 milliards de dollars en 2020, soit environ 10% du PIB mondial une fois prises en compte les différences de coût de la vie entre pays (à parité de pouvoir d'achat).

Ils pèsent beaucoup plus lourd dans les pays à faibles revenus, où ils représentent 27% du produit intérieur brut, contre 11% dans les pays à revenus moyens et 8% dans les pays à revenus élevés.

La FAO reconnaît cependant que certaines données manquent et que certains impacts sont exclus comme l'exposition aux pesticides, la dégradation des terres, la résistance aux antimicrobiens ou les intoxications alimentaires.

Il est aussi compliqué d'évaluer des critères comme l'utilisation des pesticides pour augmenter la productivité, qui peut à la fois réduire la pauvreté mais aussi conduire à une dégradation écologique sur le long terme, remarque l'organisation.

Pour faire ses estimations, la FAO affirme par ailleurs avoir intégré des "bénéfices cachés" tout en reconnaissant que certaines notions, comme l'identité culturelle liée à la nourriture, ne peuvent pas être monétisées.

En prenant en compte tous ces éléments pouvant affecter son analyse, elle estime toutefois "très probable" que les coûts cachés s'élevaient en 2020 à "au moins à 10.000 milliards de dollars".

- Prix plus élevés ? -

Prendre en compte tous les coûts cachés de la production alimentaire ferait-il bondir les prix ? Cela dépend des coûts cachés visés et des instruments utilisés, répond le rapport.

Ils pèsent beaucoup plus lourd dans les pays à faibles revenus, où ils représentent 27% du Produit intérieur brut, contre 11% dans les pays à revenus moyens et 8% dans les pays à revenus élevés.

Il est par exemple possible d'imposer des taxes ou des réglementations aux agriculteurs ou industriels de l'alimentation pour les inciter à s'éloigner des pratiques environnementales les moins vertueuses, tout en leur donnant des conseils sur la façon de limiter ces coûts, avance l'organisation.

Si de l'argent public est utilisé pour promouvoir des régimes alimentaires plus sains et plus durables, cela ne touche pas le budget des ménages. Mais "à long terme, l'amélioration de la santé publique mène à une productivité accrue et peut se traduire par des revenus plus élevés pour les ménages", donne aussi en exemple la FAO.

Une estimation initiale des coûts cachés ayant été réalisée, l'organisation prévoit de consacrer son rapport annuel 2024 à des évaluations ciblées approfondies, dans le but de mettre en évidence les meilleures façons d'agir.

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