À l'APEC, M. Biden vante les droits des travailleurs et la stabilité des relations avec la Chine

information fournie par Reuters •17/11/2023 à 03:47

(Ajout des commentaires du directeur général de Freeport dans les derniers paragraphes) par Trevor Hunnicutt et David Brunnstrom

Le président américain Joe Biden a déclaré jeudi qu'il continuerait à travailler pour faire avancer un pacte commercial dans le Pacifique, même si sa vision d'un accord régional pour contrer l'influence de la Chine a trébuché sur sa tentative de renforcer les droits des travailleurs.

"Nous continuerons à travailler pour mieux faciliter un commerce de haut niveau qui fait progresser les droits des travailleurs grâce à une application stricte des normes de travail

M. Biden devait également participer jeudi à un événement organisé par le cadre économique indo-pacifique (IPEF), un groupe de 14 pays mis en place par son administration.

Les espoirs d'un accord commercial de l'IPEF ont été anéantis cette semaine . Les membres ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur l'amélioration des normes de travail et d'environnement ou sur le respect de ces normes, ont indiqué des personnes informées des négociations.

Les États-Unis et leurs partenaires de la région Indo-Pacifique doivent se regrouper et "recalibrer" leurs négociations sur le pilier commercial au début de l'année prochaine, a déclaré la représentante adjointe des États-Unis pour le commerce, Sarah Bianchi, à l'agence Reuters jeudi.

Interrogé sur le temps nécessaire à la conclusion d'un accord commercial dans le cadre de l'IPEF, un fonctionnaire de l'administration a déclaré que la plupart des négociations prenaient des années, mais que la Maison-Blanche avait l'intention de travailler selon un "calendrier accéléré"

La Maison Blanche a lancé l'IPEF pour renforcer l'engagement économique avec l'Asie après que l'ancien président Donald Trump a quitté un pacte commercial régional en 2017. M. Biden, un démocrate, pourrait à nouveau affronter le républicain Trump lors de l'élection présidentielle de l'année prochaine, un face-à-face qui pourrait avoir un impact sur le soutien des États-Unis aux groupes multilatéraux tels que l'APEC ou le FMI, ainsi que sur la politique commerciale.

À l'issue d'une journée de réunions, M. Biden a indiqué que les dirigeants avaient signé un accord sur la chaîne d'approvisionnement afin d'identifier les goulets d'étranglement avant que des problèmes ne surviennent, comme ce fut le cas au plus fort de la pandémie de grippe aviaire. Il a également indiqué qu'ils avaient conclu des accords visant à accélérer la transition vers les énergies propres, ainsi qu'un accord de lutte contre la corruption.

Il a également vanté le lancement d'un "accélérateur d'investissement" destiné à attirer des capitaux privés pour des investissements dans les énergies et les technologies propres.

"Les investissements gouvernementaux ne suffisent pas", a-t-il déclaré. "Nous devons mobiliser l'investissement privé

INVESTISSEMENTS AMÉRICAINS EN ASIE

Avant le sommet de l'APEC, M. Biden a vanté jeudi les investissements des entreprises américaines dans la région, notamment Amazon.com AMZN.O , Delta Air Lines DAL.N , PepsiCo

PEP.O , Apple AAPL.O et Boeing BA.N .

Il a affirmé que la poursuite de la croissance économique américaine stimulerait le monde entier, une évaluation remise en cause par l'atonie de l'économie mondiale.

Le mois dernier, le Fonds monétaire international a réduit ses prévisions de croissance pour la Chine et a déclaré que la croissance mondiale globale restait faible et inégale malgré ce qu'il a appelé la "force remarquable" de l'économie américaine. Il prévoit une croissance du PIB mondial réel de 3,0 % pour 2023.

M. Biden a indiqué que 60 % des exportations américaines étaient destinées aux pays de l'APEC et que les entreprises américaines étaient la principale source d'investissements directs étrangers dans ces économies, avec des engagements d'au moins 40 milliards de dollars en 2023.

La secrétaire américaine au commerce, Gina Raimondo, a déclaré plus tôt dans la journée de jeudi que les pays de l'IPEF s'étaient mis d'accord sur plusieurs "piliers" de l'initiative commerciale, notamment la coopération en matière d'énergie propre et les mesures de lutte contre la corruption. Les ministres ont également signé officiellement le texte d'un troisième pilier convenu précédemment, qui porte sur la résilience de la chaîne d'approvisionnement.

L'initiative soutenue par les États-Unis n'est pas la seule en lice. Mercredi, les ministres du commerce des pays signataires de l'accord global et progressif pour le partenariat transpacifique ont accueilli favorablement l'arrivée de nouveaux membres dans le bloc, à condition qu'ils puissent respecter ses normes.

Une version antérieure de ce bloc commercial a été abandonnée par M. Trump et, sous la présidence de M. Biden, les accords de libre-échange ont été mis en veilleuse sous la pression des groupes de travailleurs.

Les membres de l'APEC suivent de près l'évolution de la situation entre les États-Unis et la Chine, les deux plus grandes économies du monde et rivales stratégiques, craignant qu'une concurrence de plus en plus intense ne perturbe le commerce et la sécurité à l'échelle mondiale.

M. Biden, qui a tenu un sommet de haut niveau avec le président chinois Xi Jinping mercredi afin d'apaiser les relations tendues, a déclaré qu'une relation stable entre les États-Unis et la Chine était bénéfique pour le monde.

Il a dit à M. Xi qu'il considérait les États-Unis comme "une nation du Pacifique" qui resterait engagée dans la région. M. Biden a déclaré que les États-Unis ne dissociaient pas leur économie de celle de la Chine, mais qu'ils "réduisaient les risques et se diversifiaient"

"Une relation stable entre les deux plus grandes économies du monde n'est pas seulement bonne pour ces deux économies, mais aussi pour le monde entier", a déclaré M. Biden sous les applaudissements. "C'est bon pour tout le monde

Richard Adkerson, directeur général de la société minière Freeport-McMoRan Inc FCX.N , présente au Pérou et en Indonésie, s'est dit "encouragé " par les signes d'amélioration des relations entre la Chine et les États-Unis, y compris par la rencontre des présidents.

"Nous devons attendre de voir s'il s'agit d'un moment décisif ou non", a-t-il déclaré.