(Répétition sans changement d'une dépêche diffusée jeudi) PARIS, 3 novembre (Reuters) - Partisan à la fois d'une continuité dans la politique monétaire et d'un allègement de la régulation financière, Jerome Powell était pour Donald Trump le candidat idéal pour succéder en février prochain à Janet Yellen à la tête de la Réserve fédérale, estime Eric Bourguignon, directeur général délégué chez Swiss Life Asset Managers. 1/ Le choix de Jerome Powell convient-il aux marchés ? Eric Bourguignon - "C'est une solution que les marchés vont apprécier parce qu'il y aura de la continuité dans la politique monétaire. Les taux vont rester bas longtemps, même s'ils vont remonter un peu, et la liquidité va continuer d'abonder même si la Fed a entamé un processus de réduction de son bilan, mais les choses seront si lentes que ce ne sera pas de nature à affecter les marchés financiers. "Ce qui le rend encore plus sympathique que Janet Yellen, c'est que ce n'est pas un extrémiste de la régulation. Il est d'accord pour que la régulation ait été modifiée après la crise; il considère cependant que certains de ses aspects sont peut-être excessifs, notamment la règle Volcker, qui interdit aux grandes banques de spéculer sur leurs fonds propres. D'une manière générale, il a une philosophie que je trouve très responsable et très intelligente, qui est qu'il faut toujours évaluer les coûts de la réglementation." 2 / Etait-ce le candidat idéal pour Donald Trump ? Eric Bourguignon - "A l'origine, Donald Trump n'avait pas de mots assez durs pour qualifier Janet Yellen mais il a changé son fusil d'épaule quand il s'est aperçu que sa politique assurait un soutien très important à l'économie américaine et il a bien compris qu'un resserrement monétaire plus agressif pourrait nuire à cette croissance et donc à ses intérêts politiques. "Finalement, cette politique, elle lui va bien, et comme en plus il a un biais plutôt libéral côté régulation, il a avec Jerome Powell quelqu'un qui offre le double avantage de maintenir une politique qui soutient l'économie et les marchés et, en même temps, de partager ses vues en matière de régulation, ce qui en fait en effet un candidat parfait." 3 / Comment le bilan de Janet Yellen sera-t-il jugé ? Eric Bourguignon - "Tout dépend de l'horizon sur lequel on se place. Souvenez-vous d'Alan Greenspan, qui était un dieu vivant à une époque et dont l'étoile a sérieusement pâli avec la crise financière de 2007, dans laquelle on lui a imputé à juste titre une part de responsabilité. "Je pense que cela sera pareil avec Janet Yellen. C'est quelqu'un qui, à mes yeux, a trop tardé à resserrer sa politique monétaire: cela fait deux ou trois ans qu'elle aurait dû être beaucoup plus resserrée. L'excès de prudence, notamment à l'égard des marchés, a fini par avoir des côtés extrêmement pervers puisque cela a concouru à la création de bulles financières, de création monétaire et d'aberrations sur le niveau des taux d'intérêt, sur la rémunération du risque. "Bref, cette politique est joyeuse pour les marchés à court terme puisqu'elle les a soutenus mais elle pourrait être source d'instabilité financière à terme. La Fed n'a plus de cartouches et le réveil pourrait être douloureux." VOIR AUSSI : Donald Trump nomme Jerome Powell à la présidence de la Fed ENCADRE-Powell, choix modéré de Trump pour présider la Réserve fédérale (Propos recueillis par Patrick Vignal, édité par Marc Angrand)
3 QUESTIONS À-Powell était le candidat idéal pour Trump-Swiss Life AM
information fournie par Reuters 03/11/2017 à 07:00
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