Reprise des expulsions dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes

information fournie par Reuters •11/04/2018 à 08:34

REPRISE DES EXPULSIONS DANS LA ZAD DE NOTRE-DAME-DES-LANDES

PARIS (Reuters) - Les expulsions ont repris mercredi matin pour une troisième journée consécutive dans la "zone à défendre" (ZAD) à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), où des renforts sont arrivés dans les rangs zadistes.

"Les expulsions reprennent à 06h00 avec les huissiers, avec les déménageurs", a déclaré Karine Lejeune, porte-parole de la gendarmerie sur franceinfo.

"Ce qui est difficile, surtout, c'est la prise en compte de toutes ces personnes qui sont venues renforcer sur cette zone d'action et qui sont pour, un certain nombre d'entre eux, très clairement dans la volonté unique de se confronter à nous", a-t-elle ajouté.

La police évalue à 150, 200 le nombre d'individus qui seraient venus pour soutenir les zadistes.

L'Acipa, la principale association d'opposants à l'ex-projet d'aéroport, qui s'est dit mardi "scandalisée" par la destruction des "100 Noms", lieu emblématique de la ZAD, a prévenu qu'elle appellerait ses adhérents à venir en nombre et "à montrer leur solidarité partout où ils se trouvent", si cette intervention n'était pas stoppée.

Les expulsions de mardi et lundi se sont accompagnées par des affrontements parfois violents entre zadistes et forces de l'ordre.

Quatre gendarmes ont été blessés mardi aux jambes par des projectiles et des coups, a déclaré un porte-parole de la gendarmerie, qui a fait usage de gaz lacrymogène. Un véhicule blindé a essuyé un jet de cocktail molotov sans prendre feu.

Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a précisé que 13 squats avaient été démantelés depuis le début de l'opération et qu'il en restait une vingtaine.

Selon Karine Lejeune, la phase d'expulsion devrait se poursuivre encore jusqu'à la fin de semaine, pour laisser place ensuite à "la phase de stabilisation", qui doit "permettre le déblaiement de tout ce qui a été déconstruit" et "éviter les réinstallations".

(Caroline Pailliez, édité par Eric Faye)