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Le Hamas annonce la mort d'otages en pleines négociations sur une prolongation de la trêve
information fournie par Reuters 29/11/2023 à 17:08

(Actualisé tout du long avec annonce du Hamas sur la mort d'otages, réaction israélienne, précisions)

par Nidal al-Mughrabi, Mohammed Salem et Emily Rose

Les négociations entre Israël et le Hamas visant à prolonger au moins de quelques jours la trêve en vigueur depuis six jours dans la bande de Gaza ont été plombées mercredi par une déclaration du groupe palestinien selon laquelle trois otages israéliens, dont un bébé de 10 mois, avaient été tués dans un bombardement aérien.

Quelques heures avant la libération d'un nouveau groupe d'otages en échange de détenus palestiniens en Israël, la branche armée du Hamas a annoncé que Kfir Bibas, âgé de 10 mois, ainsi que son frère de 4 ans et leur mère avaient été victimes d'un raid aérien avant l'entrée en vigueur de la trêve.

Kfir Bibas est le plus jeune captif aux mains du groupe islamiste palestinien depuis les attaques du 7 octobre et Israël espérait initialement qu'il soit libéré mardi.

L'armée israélienne a dit chercher à vérifier les dires du Hamas, qu'elle a précisé tenir pour "responsable de la sécurité de tous les otages" à Gaza.

Reuters n'a pas été en mesure de vérifier l'affirmation du groupe islamiste.

Le combat de la famille Bibas pour obtenir la libération de ses membres enlevés le 7 octobre est l'un des plus médiatisés en Israël. L'annonce de la mort de trois d'entre eux - le père des enfants a aussi été enlevé - jette un voile sur les négociations qui se poursuivaient mercredi pour tenter de prolonger la trêve, censée expirer jeudi matin.

Un responsable israélien a assuré qu'il n'était pas question de conclure un nouvel accord avec le Hamas si celui-ci ne s'engageait pas à relâcher toutes les femmes et enfants qu'il retient en otage. Il a ajouté que leur libération pourrait s'étaler sur deux à trois jours.

DEUX JOURS DE TRÊVE SUPPLÉMENTAIRES ?

Des sources sécuritaires égyptiennes, dont le pays participe aux efforts de médiation avec le Qatar, ont aussi déclaré que les négociateurs jugeaient possible de prolonger la trêve de deux jours supplémentaires.

En attendant un éventuel accord politique à ce sujet, Israël a reçu mercredi la liste des otages devant être libérés dans la journée, et leurs familles en ont été informées, a rapporté la chaîne publique israélienne Kan.

Les brigades Ezzedine al Qassam, branche armée du Hamas, ont parallèlement annoncé la libération de deux nouveaux otages russes, disant avoir répondu à une demande du Kremlin, qui a reçu des dirigeants du Hamas au début du conflit et s'est clairement rangé dans le camp du groupe palestinien.

Le Hamas et le Djihad islamique ont libéré au total 83 otages depuis le début de la trêve, dont 60 femmes et enfants israéliens ou binationaux, sur les quelque 240 personnes qu'ils avaient enlevées le 7 octobre.

En réponse à l'attaque du Hamas, Israël a mené une campagne de bombardements dans la bande de Gaza, où elle a ensuite lancé une offensive terrestre. Plus de 15.000 Palestiniens ont été tués depuis lors, selon les autorités locales, tandis que des centaines de milliers de personnes ont été déplacées.

Israël a de son côté libéré mardi soir 30 détenus palestiniens de la prison israélienne d'Ofer, en Cisjordanie occupée, et d'un centre de détention de Jérusalem. Cela porte à 180 le nombre total de détenus palestiniens libérés dans le cadre de la trêve.

Trente autres détenus - 15 femmes et 15 adolescents - vont être libérés mercredi, selon le Hamas, dont pour la première fois des Arabes israéliens.

NETANYAHU VEUT ALLER "JUSQU'AU BOUT"

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, n'a fait aucun commentaire sur les discussions en cours pour tenter de prolonger une nouvelle fois la trêve, mais il a fait savoir que les services de sécurité avaient ajouté mardi 50 noms sur la liste des détenues palestiniennes susceptibles d'être échangées contre des otages.

"Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour faire sortir nos otages. Rien n'est confirmé tant que ce n'est pas confirmé", a commenté mercredi le porte-parole du gouvernement israélien, Eylon Levy.

Dans un communiqué manifestement destiné à répondre aux pressions de la communauté internationale, Benjamin Netanyahu a répété mercredi qu'il n'était pas question pour son gouvernement d'accepter un cessez-le-feu permanent, promettant de mener le combat "jusqu'au bout" pour éradiquer le Hamas.

Selon une source au fait des négociations, la question d'un cessez-le-feu de plus longue durée a été évoquée mardi au Qatar avec des responsables des services de renseignement israéliens et américains.

La Chine et le secrétaire général de l'Onu ont aussi appelé mercredi à une prolongation de l'arrêt des combats, comme l'avaient fait mardi les ministres des Affaires étrangères du G7 dans une déclaration commune.

La trêve a offert un premier répit à Gaza, après sept semaines de combats et de bombardements qui ont réduit à l'état de ruines une grande partie de l'enclave palestinienne.

SITUATION HUMANITAIRE TOUJOURS DRAMATIQUE À GAZA

L'offensive lancée par Israël en réponse à l'attaque du 7 octobre a entraîné l'effondrement du système de santé dans la bande Gaza, en particulier dans le nord, où aucun hôpital ne fonctionne plus.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé que les maladies pourraient bientôt provoquer plus de décès parmi la population de Gaza que les bombardements, indiquant que nombre d'habitants n'avaient pas accès aux médicaments, aux vaccins, à l'eau potable ou la nourriture.

"La situation humanitaire est dramatique. Dans le même temps, nous souhaitons la libération de tous les otages qui, selon nous, doit être inconditionnelle et immédiate. Mais nous avons besoin d'un cessez-le-feu humanitaire à Gaza maintenant", a déclaré mardi le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.

La trêve temporaire a permis l'entrée d'environ 800 camions transportant de l'aide dans la bande de Gaza.

Le directeur des Affaires humanitaires de l'Onu, Martin Griffiths, s'est rendu mercredi à Amman, en Jordanie, pour discuter de l'ouverture du point de passage de Kerem Shalom, en Israël, afin de permettre l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza.

Situé à l'intersection d'Israël, de la bande de Gaza et de l'Egypte, le point de passage de Kerem Shalom permettait l'entrée de plus de 60% de l'aide destinée à Gaza avant le début du conflit.

L'aide destinée à Gaza transite actuellement par le poste frontalier de Rafah, situé à la frontière avec l'Egypte, conçu pour le passage de piétons.

La Jordanie a annoncé mercredi qu'elle organiserait jeudi une conférence internationale réunissant des responsables gouvernementaux et des ONG afin de à mieux coordonner l'aide humanitaire destinée à Gaza.

(Reportage de Nidal al-Mughrabi au Caire, Mohammed Salem et Roleen Tafakji à Gaza, Emily Rose, Maayan Lubell, Henriette Chacar et Dan Williams à Jérusalem, Ali Sawafta à Ramallah, Steve Holland et les rédactions de Reuters, rédigé par Cynthia Osterman et Peter Graff ; version française Camille Raynaud et Tangi Salaün, édité par Nicolas Delame et Blandine Hénault)

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