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"Lamentable", "chantage"... : la droite s'insurge contre l'accord sur les fins de carrière signé entre les syndicats et la SNCF
information fournie par Boursorama avec Media Services 24/04/2024 à 10:51

L'accord prévoit entre autres que les conducteurs pourront entamer une "cessation anticipée d'activité" 30 mois avant leur retraite avec 15 mois travaillés rémunérés à 100% et 15 mois non travaillés rémunérés à 75%, sans perdre de trimestre de cotisation.

( AFP / DIMITAR DILKOFF )

( AFP / DIMITAR DILKOFF )

Si l'objectif était d'éviter une grève lors des ponts de mai, voire pendant les Jeux olympiques cet été, l'accord sur les fins de carrières signé entre les syndicats et la SNCF est une victoire pour la compagnie ferroviaire et pour le gouvernement.

"C'est un accord qui détricote consciencieusement les acquis de la réforme des retraites , a dénoncé mardi 23 avril le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau. C'est envoyer un très mauvais signal. Celui qui consiste à dire qu'on peut partir, être payés pour ne rien faire dans une entreprise publique sous l'autorité de l'État".

"À défaut d'avoir instauré une culture du dialogue social avec les syndicats, le gouvernement cède sur tout . Dans le cas de la SNCF, cela remet en cause les efforts de la dernière réforme des retraites", a renchérit son collègue LR rapporteur du budget au Sénat, Jean-François Husson. "Finalement, le texte reculant l'âge légal de départ à 64 ans, censé rétablir les comptes, voit ses effets annulés à la SNCF, a pour sa part dénoncé le maire LR de Cannes, David Lisnard. Une nouvelle illustration que nous ne sommes pas tous égaux face aux droits sociaux : le monopole et le chantage l'emportent en France sur l'équité, le bon sens et le dialogue."

L'accord prévoit entre autres une amélioration du dispositif de retraite anticipée, en particulier pour les cheminots ayant occupé des postes à la pénibilité avérée. Ces derniers, dont font partie les conducteurs, pourront entamer une "cessation anticipée d'activité" 30 mois avant leur retraite avec 15 mois travaillés rémunérés à 100% et 15 mois non travaillés rémunérés à 75%. Pour les contrôleurs, le dispositif est encore plus avantageux avec une cessation d'activité s'étalant sur 36 mois dont 18 mois non travaillés rémunérés à 75%.

Le sénateur LR Philippe Tabarot s'est par ailleurs interrogé sur la pénibilité réelle du métier de cheminot. "Elle existait au XIXe siècle et au début du XXe siècle pour les cheminots. Aujourd'hui, il y a d'autres métiers tout aussi pénibles qui n'ont pas ces mêmes avantages", a-t-il dénoncé.

"Ça va se chiffrer en dizaines de millions d'euros"

La droite s'inquiète également du coût de la mesure. "Ça va se chiffrer en dizaines de millions d'euros : un coût que va encaisser la SNCF et qui va se répercuter sur le coût du train. Il ne faut pas s'étonner si, aujourd'hui, les billets de train sont cher", a souligné Bruno Retailleau. "Au moment où l'on demande de faire des efforts d'assainissement des comptes publics, cet accord enfonce un peu plus la SNCF, et in fine les contribuables et usagers du train, dans le déficit de la dette ", a aussi dénoncé David Lisnard. Sans compter que cet accord présente un risque de "contagion".

"Dans le transport public, chez les collègues de la RATP, par exemple, cela va créer une jurisprudence forte, estime Philippe Tabarot. Ce précédent pourrait coûter cher là où n'y a jamais eu aussi peu de moyens, et mettre ainsi en difficulté la grande entreprise publique."

Enfin, Bruno Retailleau s'est indigné d'une forme de chantage auquel aurait eu recours les syndicats, à l'approche des Jeux olympiques. "On achète donc la paix sociale, c'est une politique de gribouille" , a-t-il déploré.

Après la CGT-Cheminots, l'Unsa-Ferroviaire et la CFDT-Cheminots la semaine dernière, Sud-Rail a annoncé ce lundi son intention de signer cet accord après consultation de ses adhérents, une unanimité rare au sein du groupe ferroviaire public.

La SNCF a salué dans un communiqué "une véritable avancée" pour les fins de carrière des cheminots. "Depuis la mise en place en 2008 du dernier accord en la matière, trois réformes des retraites sont entrées en vigueur et ont impacté l'âge de départ légal des salariés", a rappelé l'entreprise. Une signature de tous les partenaires sociaux sur un sujet aussi important est très rare à la SNCF, selon les syndicats du groupe ferroviaire. "Je salue une première pierre décisive dans la mise en œuvre de notre plateforme de progrès social", s'est réjoui le PDG Jean-Pierre Farandou, cité dans le communiqué de son groupe.

14 commentaires

  • 24 avril 12:34

    Ca continue. Décourageant


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