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La Pologne organise des élections à fort enjeu dans un contexte de polarisation
information fournie par Reuters 15/10/2023 à 09:28

par Justyna Pawlak

VARSOVIE, 15 octobre (Reuters) - Les Polonais votent dimanche dans le cadre d'élections législatives dont le parti nationaliste Droit et Justice (PiS) espère qu'elles lui permettront d'obtenir un troisième mandat, tandis que l'opposition craint qu'elles ne mettent le pays sur la voie d'une sortie de l'Union européenne.

Les sondages d'opinion suggèrent que le PiS arrivera en tête, mais pourrait perdre sa majorité, alors que le mécontentement s'intensifie à propos de son bilan démocratique, qui a coûté à la Pologne des milliards d'euros d'aide de l'UE, et des inquiétudes concernant les droits des femmes et le coût de la vie.

Alors que la guerre fait rage dans l'Ukraine voisine et qu'une crise des migrants se profile, l'UE et Washington surveillent de près le scrutin, bien que le PiS et son opposition traditionnelle soutiennent le rôle clé de la Pologne, membre de l'Otan, dans l'apport d'un soutien militaire et logistique à Kiev.

Le PiS a présenté l'élection comme un choix entre la sécurité face à une migration sans entrave, que ses opposants soutiennent, et une occidentalisation rampante qu'il considère comme contraire au caractère catholique de la Pologne.

"Cette élection montrera si la Pologne sera gouvernée par les Polonais, ou par Berlin ou Bruxelles", a déclaré Jaroslaw Kaczynski, chef de file du PiS, à ses partisans lors du dernier rassemblement de campagne du parti vendredi.

"Ce qui sera gagnant, c'est une bonne gouvernance patriotique (...) pas les cris et la haine qui remplissent les médias et qui affectent les esprits les plus faibles", a-t-il déclaré à Skarzysko Kamienna, une ville du sud-est de la Pologne.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2015, le parti a été accusé de saper les contrôles et les équilibres démocratiques, de politiser les tribunaux, d'utiliser les médias publics pour diffuser sa propre propagande et d'attiser l'homophobie.

Le PiS rejette ces accusations et nie vouloir quitter l'UE. Le parti affirme que ses réformes visent à rendre le pays et son économie plus équitables tout en supprimant les derniers vestiges du communisme. Il a construit son soutien sur des aides sociales généreuses, et affirme que les partis rivaux y mettront fin.

Son principal rival, la Coalition civique (KO), dirigée par l'ancien président du Conseil européen Donald Tusk, a fait campagne en promettant d'annuler les réformes du PiS, de demander des comptes à ses dirigeants et de résoudre les conflits avec Bruxelles au sujet du régime démocratique. Donald Tusk affirme que son parti maintiendra les aides sociales.

"Nous avons besoin de changement si vous tenez à ce que les valeurs fondamentales telles que la confiance, la responsabilité et la tolérance dominent à nouveau la vie publique", a déclaré Rafal Trzaskowski, maire de Varsovie et membre de l'OC, aux électeurs vendredi à Kalisz, dans le centre de la Pologne.

Le vote commence à 7 heures locales (05h00 GMT) et se termine à 21 heures (19h00 GMT)

Les analystes politiques estiment que la Pologne pourrait connaître une période d'instabilité si le PiS ne parvient pas à obtenir une majorité.

Une option serait de s'appuyer sur les députés du parti d'extrême droite Confédération, dont le soutien parmi les jeunes électeurs a augmenté plus tôt cette année grâce aux promesses de réduire les impôts et de limiter le soutien aux réfugiés ukrainiens.

L'opposition traditionnelle pourrait également se retrouver avec une majorité, mais il lui faudra du temps avant de pouvoir former un gouvernement si le PiS arrive en tête.

Quel que soit le vainqueur, les agences de notation estiment qu'il sera difficile de revenir sur les promesses d'augmentation des dépenses sociales, ce qui soulève des questions sur les finances publiques et rend les marchés nerveux.

Les investisseurs étrangers ont retiré 2,3 milliards de dollars des obligations d'État nationales et détenaient en juillet moins de 15% des obligations en circulation, soit le niveau le plus bas depuis plus de dix ans et en dessous de la moyenne historique de 20%, selon les calculs de JPMorgan.

(Avec la contribution de Pawel Florkiewicz, version française Kate Entringer)

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