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L'Italie va dévoiler son budget 2024 sur fond d'inquiétudes sur la dette
information fournie par Reuters 16/10/2023 à 11:33

Le budget de l'Italie pour 2024, qui doit être approuvé lundi mais pourrait creuser le déficit, prévoit des baisses d'impôt pour les travailleurs et une hausse des prestations pour les familles nombreuses, selon des responsables politiques, alors que les marchés s'inquiètent de plus en plus de la situation des finances publiques italiennes.

Le gouvernement de la présidente du Conseil Giorgia Meloni s'est réuni vers 07h50 GMT pour discuter et approuver le budget ainsi que des décrets budgétaires. Le projet de loi de finances sera ensuite soumis au parlement, qui devra l'adopter avant la fin de l'année.

Selon le Trésor, le déficit budgétaire de l'année prochaine passera de 3,6% du produit intérieur brut (PIB) à 4,3%, en raison de 15,7 milliards d'euros d'emprunts supplémentaires consacrés principalement au financement des réductions d'impôts.

Des dépenses supplémentaires de 7 à 9 milliards d'euros seront consacrées aux retraites, aux services de santé et aux contrats du secteur public, mais ces dépenses seront financés par des économies ou des hausses d'impôts, ont déclaré deux fonctionnaires, ce qui porte les nouvelles dépenses à une fourchette de 23 à 25 milliards d'euros.

Les rendements obligataires ont progressé depuis que Rome a relevé le mois dernier ses objectifs de déficit budgétaire pour la période 2023-2025, ce qui inquiète les marchés et pourrait déclencher un conflit avec la Commission européenne.

L'environnement de marché pourrait rester difficile au cours des prochaines semaines, lorsque le budget sera examiné par les agences de notation S&P Global, DBRS, Fitch et Moody's.

Selon le ministre de l'Économie, Giancarlo Giorgetti, l'orientation budgétaire de l'Italie est justifiée par la nécessité de soutenir l'activité face aux vents contraires liés aux conflits en Ukraine et au Moyen-Orient.

Le budget prolongera jusqu'en 2024 des réductions temporaires de cotisations sociales, ont déclaré les fonctionnaires, afin d'aider les travailleurs aux revenus faibles et moyens à faire face à la hausse des prix à la consommation.

VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION

L'année prochaine, les personnes gagnant jusqu'à 28.000 euros par an devraient payer un impôt sur le revenu (ou IRPEF) à 23%. Cette mesure remplace temporairement le régime actuel dans lequel quatre taux d'IRPEF s'échelonnent de 23% pour les revenus allant jusqu'à 15.000 euros à un taux maximal de 43% pour les revenus supérieurs à 50.000 euros.

Giorgia Meloni a également l'intention d'affecter au moins 1 milliard d'euros à des mesures encore non précisées visant à résoudre la crise démographique de l'Italie. L'année dernière, le nombre de naissances a baissé pour la 14e année consécutive, et a touché un plus bas depuis l'unification du pays en 1861.

Le vieillissement rapide de la population signifie que des ressources budgétaires supplémentaires seront également affectées aux retraites.

Le gouvernement devrait prolonger jusqu'en 2024 une solution temporaire qui accorde une retraite aux personnes ayant travaillé 41 ans, à condition qu'elles soient âgées de 62 ans, avant qu'une autre réforme soit mise en place.

Le Trésor prévoit que la facture des retraites pour l'Italie, déjà parmi les plus élevées au monde, atteindra 17% du PIB en 2042, contre 15,3% en 2022.

Un décret distinct, qui doit être approuvé en même temps que le budget, devrait mettre en œuvre à partir de l'année prochaine un accord international signé en 2021 visant à introduire un taux minimum d'imposition des sociétés à l'échelle mondiale d'au moins 15%. Ce système pourrait augmenter les recettes fiscales de l'Italie de 2 à 3 milliards d'euros, a déclaré un responsable.

Rome travaille également sur des mesures fiscales visant à encourager le rapatriement de la production des entreprises italiennes.

(Reportage Giuseppe Fonte, Gavin Jones, version française Corentin Chappron, édité par Kate Entringer)

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