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GB-Truss s'accroche au pouvoir malgré le chaos politique au Parlement
information fournie par Reuters 20/10/2022 à 14:25

par Elizabeth Piper, Andrew MacAskill et Muvija M

LONDRES, 20 octobre (Reuters) - Liz Truss, la Première ministre britannique, tentait jeudi de sauver son poste au lendemain de la démission de sa ministre de l'Intérieur et de scènes de chaos au Parlement qui l'ont fragilisé, y compris au sein du camp conservateur.

Plusieurs députés "Tories" ont appelé Liz Truss à renoncer et certains ont dit avoir déjà soumis des lettres de défiance à Graham Brady, le président du Comité 1922, un groupe de parlementaires conservateurs.

D'après une source au sein de Downing Street, Liz Truss devait rencontrer Graham Brady.

Si celui-ci reçoit des lettres demandant un vote de défiance signées par 15% des députés conservateurs (soit 54 sur 365), les 18 membres du Comité 1922 se réuniront pour étudier la question d'un vote des députés conservateurs.

En poste depuis seulement six semaines, Liz Truss s'est résolue à abandonner la quasi-totalité de son programme budgétaire et fiscal, très controversé, afin de rassurer les marchés financiers et de restaurer sa crédibilité et celle de son parti.

Quatrième Première ministre en six ans, Liz Truss ne peut se targuer que d'une base étroite au sein du Parti conservateur puisqu'elle n'a obtenu les suffrages que d'environ un tiers de ses membres. Elle avait bâti sa campagne sur la promesse d'importantes baisses d'impôts, de la déréglementation et d'un virage à droite serré sur les questions culturelles et sociales.

Mais son programme a effrayé les marchés financiers, d'autant que l'économie britannique se dirige vers la récession; un première humiliation qui a coûté son poste à son ministre des Finances, Kwasi Kwarteng, remplacé par Jeremy Hunt.

DEUX DÉMISSIONS EN UNE SEMAINE

La position de Liz Truss apparaît encore plus fragilisée à la suite de la démission mercredi de la ministre de l'Intérieur, Suella Braverman, qui a justifié son départ par une "infraction technique" qu'elle aurait commise en utilisant sa messagerie personnelle pour envoyer un document officiel.

GB-Sous le feu, Truss s'accroche à son poste, sa ministre de l'Intérieur démissionne

Crispin Blunt, député conservateur depuis 25 ans, a déclaré à Reuters que la situation était si grave que ses collègues devaient désormais confier les rênes du gouvernement à une personne plus expérimentée.

"Les considérations personnelles et l'ambition doivent maintenant être mises de côté", a-t-il dit, ajoutant qu'il soutiendrait Jeremy Hunt comme nouveau dirigeant.

Tobias Ellwood, le président de la commission de la Défense, a estimé que Liz Truss devait se maintenir jusqu'au 31 octobre, date à laquelle Jeremy Hunt doit présenter le nouveau projet budgétaire du gouvernement.

Toute implosion avant cette date, a-t-il dit, accroîtrait la pression sur la livre sterling.

Parmi les noms qui circulent pour succéder à Liz Truss celui de l'ancien ministre des Finances, Rishi Sunak, qui avait averti des risques du projet économique de la Première ministre, et celui de Penny Mordaunt, populaire auprès de nombreux courants du Parti, se distinguent.

SCÈNES DE CHAOS A WESTMINSTER

Les sondages d'opinion montrant que les Tories risquent d'être balayés lors des prochaines élections, certains élus estimant que Liz Truss doit céder sa place pour qu'ils soient en mesure de redorer leur image. D'autres semblent avoir renoncé.

"Malheureusement, il semble que nous devions changer de dirigeant mais même si l'ange Gabriel prend la relève, le groupe parlementaire doit de toute urgence retrouver de la discipline, du respect mutuel et un travail d'équipe si nous voulons bien gouverner le Royaume-Uni et éviter un massacre aux prochaines élections", a écrit sur Twitter l'élu Gary Streeter.

Alors que l'inflation n'a jamais été aussi élevée depuis 40 ans , les scènes chaotiques au Parlement mercredi rapportées par la presse risquent d'aggraver la colère des électeurs qui se préparent à un hiver difficile, marqué par la hausse des prix de l'énergie et de l'alimentation.

La confusion régnait mercredi soir à la Chambre des communes à Westminster pour déterminer si le vote sur la réintroduction de la fracturation hydraulique - une technique controversée d'extraction de gaz de schiste - constituait un vote de confiance.

Des députes de l'opposition ont déclaré que certains élus conservateurs avaient été "malmenés" par d'autres Tories pour se prononcer en faveur du projet.

Dans le chaos qui a suivi, le gouvernement n'a pas pu dire pendant plusieurs heures si Wendy Morton, responsable de la discipline au sein du Parti, avait démissionné. Downing Street a finalement publié un communiqué à 01h33 du matin (00h33 GMT) pour dire que la Première ministre lui accordait, ainsi qu'à son adjoint, une "pleine confiance".

"Je pense que c'est un désastre et une honte", a déclaré l'élu Charles Walker à la BBC, se disant "furieux" des "personnes sans talent" qui ont mis Liz Truss au pouvoir.

"Nous ne pouvons pas continuer comme ça", a déclaré un élu conservateur à Reuters.

Tout élu s'étant abstenu de voter pour la fracturation hydraulique peut "s'attendre à une action disciplinaire proportionnée", a ajouté Downing Street. Les résultats du vote montrent que plus de 30 élus conservateurs, en comptant les absents et malades, n'ont pas voté.

(Rédigé par Kate Holton; avec Elizabeth Piper, Farouq Suleiman et Kylie MacLellan; version française Laetitia Volga, édité par Marc Angrand)

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