Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Taux d’intérêt négatifs : les banques vont-elles taxer vos dépôts ?
information fournie par Mingzi 19/01/2021 à 08:47

Les liquidités déposées par les clients sur leurs comptes dépôts coûtent donc cher aux banques. (Crédit photo: Fotolia)

Les liquidités déposées par les clients sur leurs comptes dépôts coûtent donc cher aux banques. (Crédit photo: Fotolia)

Les banques ont de plus en plus de mal à compenser le coût des taux d'intérêts négatifs. Certaines d'entre elles le répercutent sur leurs clients, à l'image de la banque suisse UBS qui vient de relever le seuil de taxation des dépôts. Les banques Françaises vont-elles suivre cet exemple ?

Impacts des taux d'intérêt négatifs

Après la crise financière de 2008, la BCE a mis en place des mesures pour alléger la dette des États, relancer et soutenir l'économie. Cela s'est traduit par des taux d'intérêt historiquement bas voire négatifs afin de faciliter l'accès au crédit pour les entreprises et les particuliers et ainsi booster la consommation et l'emploi. Avec la crise sanitaire, les États et banques centrales ont renforcé ces mesures, annihilant les perspectives de remontée des taux à moyen terme et ancrant ceux-ci en territoire négatif. Aujourd'hui, le taux de rémunération des dépôts est négatif, à -0,50%. Ainsi, une banque qui place 100 euros de liquidités auprès de la BCE, ne récupère que 99,5 euros. Les liquidités déposées par les clients sur leurs comptes dépôts coûtent donc cher aux banques.

De plus, empêchés de consommer à cause de la crise sanitaire, le taux d'épargne des ménages bat des records. Les épargnants amassent leur argent sur leurs comptes dépôts et leurs livrets, venant amplifier la problématique du coût des liquidités pour les banques.

UBS va appliquer des taux négatifs aux avoirs de plus de 250.000 francs

Les banques ont de plus en plus de mal à compenser le coût de ces taux négatifs et certaines d'entre elles ont décidé de le répercuter sur leurs clients en prélevant des frais sur leurs dépôts. C'est le cas de la banque suisse UBS qui, depuis fin 2019, prélève des frais de 0,6% sur les avoirs à partir de 500.000 euros.

La banque vient d'annoncer qu'à partir du 1er juillet, le seuil sera abaissé à 250.000 francs de dépôts. Ainsi, les clients ayant déposé plus de 250.000 francs ou euros se verront désormais prélever des frais de 0,75% par an pour le franc ou 0,6% pour l'euro. Cette nouvelle tarification s'appliquera aux clients de la banque de détail et la gestion de fortune en Suisse.

D'autres banques en Suisse, en Allemagne ou encore au Danemark répercutent elles aussi les taux négatifs sur les dépôts de leurs clients.

Les banques françaises vont-elles appliquer des taux négatifs sur les dépôts de leurs clients ?

En théorie, rien n'interdit aux banques Françaises d'appliquer des taux négatifs sur les dépôts de leurs clients. D'ailleurs, en octobre 2019, la banque privée Lombard Odier est devenue la première banque française à taxer les liquidités de ses clients au-delà de 1 million d'euros.

En pratique, les banques Françaises déclarent que le sujet de la taxation des dépôts n'est, à ce stade, pas à l'ordre du jour. Tout d'abord, la plupart des banques Françaises facture déjà des frais de compte, ce qui leur permet de compenser au moins en partie le coût des taux négatifs. Par ailleurs, contrairement aux banques allemandes, les banques Françaises ne rémunéraient pas les dépôts lorsque les taux d'intérêt étaient positifs, il ne serait donc pas logique de taxer les clients lorsque les taux deviennent négatifs.

Enfin, étant donné les enjeux pour les banques commerciales grand public, taxer les dépôts nécessiterait une entente au niveau de l'ensemble des banques et probablement des discussions avec la Banque et France et Bercy. En effet, si une banque prenait ce type d'initiative de manière isolée, elle risquerait de provoquer un départ massif de ses clients.

Le sujet est un peu différent pour les banques privées. Leur mission est de conseiller leurs clients dans la gestion de leurs actifs et leur activité de crédit est très réduite. Elles n'ont pas la même problématique d'adossement des dépôts que les banques commerciales grand public.

5 commentaires

  • 19 janvier 10:47

    Il y a toujours la possibilité de sortir l'ensemble des dépôts en liquide et le mettre chez soi dans un coffre (250 000 € en coupures de 200 € représentent uniquement 1250 billets et donc un très faible volume!). Je ne suis pas certain que les banques apprécieraient ce genre de comportement de la part de leurs clients ni qu'elles aient les liquidité pour l'accepter!


Signaler le commentaire

Fermer