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Quelle stratégie pour votre assurance vie ?
information fournie par Le Cercle des analystes indépendants 28/07/2022 à 09:36

François d'Hautefeuille
François d'Hautefeuille

François d'Hautefeuille

Evariste Quant Research

Cofondateur & président

https://www.evariste-quant-research.com/

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

(Crédits photo : Adobe Stock - )

La hausse des taux de la BCE marque un tournant dans l'histoire monétaire de la zone Euro. Il est temps d'ajuster la stratégie sur son assurance vie. Le cycle économique entre dans une nouvelle phase. Le cycle politique reste très incertain entre la guerre en Ukraine et le risque des élections Italiennes et Britanniques. Nous ajustons notre stratégie long terme en conséquence.

Change : ajuster son exposition en dollar

a.  Le USD représente plus de 50% des réserves de change et actifs financiers investissable globaux. Beaucoup d'investisseurs sont très sous pondérés en USD. On peut argumenter qu'un portefeuille neutre doit inclure autour de 50% en USD via les actions et les obligations. De fait, un portefeuille 60 40 Monde et non pas Euro a beaucoup mieux résisté à la baisse du marché. Nous pensons que la baisse de l'Euro n'est peut-être pas finie. Historiquement, l'Euro a testé des niveaux de 0.80 contre USD et même 0.7 dans les années Reagan (si on reconstruit le cours de l'Euro à partir de son panier de devises historiques). La sous croissance économique de la zone Euro depuis 20 ans tient sans doute en partie à la sur évaluation de l'Euro qui a favorisé les délocalisations vers la Chine comme usine du monde. Comme l'a affirmé le Président de la FED, M. Powell à Lisbonne, la Chine n'est plus un partenaire privilégié de l'Occident mais au contraire de plus en plus son plus grand rival stratégique. La baisse de l'Euro favorise les relocalisations de la Chine vers l'Europe.

Cours euro dollar recalculé depuis 1972. (source : Bloomberg LLP)

Cours euro dollar recalculé depuis 1972. (source : Bloomberg LLP)

Actions : commencer à repondérer son exposition actions

a. Ne pas sur investir sur les actions Européennes mais diversifier au maximum via les actions Monde, et obligations Monde. Il faut noter qu'on peut très bien gagner sur ces actifs même dans un scénario de poursuite de la baisse des actions et des obligations à partir du moment où cette baisse est compensée par la baisse de l'Euro. Beaucoup d'investisseur ont un biais actions européennes car ils les connaissent mieux.  Nous recommandons Fidelity Monde, ou Lyxor MSCI World WLD FP, ou encore ACWI US (Ishare MSCI All Country World Index ETF)

b. Commencer à revenir sur les valeurs de croissance long terme. On peut penser que nous sommes proches de niveau de « cherry picking in a mine field » (cueillir des fleurs dans un champs de mine) sur certaines valeurs « growth long term et super growth » (valeurs de croissance et pépites du marché). Certains fonds comme Varenne Sélection ou Indépendance Expansion Europe ont montré une capacité majeure à identifier ces valeurs en Europe. Ils commencent à rebondir avant le reste du marché. De même, les fonds actions technologiques Monde comme Fidelity Global Technology semblent avoir entamé une phase de retournement.

c.  Regarder des thèmes sectoriels long term growth comme la santé et les biotechs. Ce secteur est au bord d'une révolution de santé majeure via les traitements génétiques. Les valorisations sont attractives après l'éclatement de la bulle. On peut utiliser des ETFs comme le XBI US ou le Vanguard Healthcare. En assurance vie, on peut utiliser le Fidelity Sustainable Healthcare, ou le AB International Healthcare.

d.  Rester à l'écart des actions émergentes et en particulier Chinoises. La Chine est confrontée à une crise Minskiennne sur ses sur investissements en immobiliers. Les villes fantômes qui ont été construites posent un risque de crédit sur toute la chaine immobilière qui a joué un rôle important dans le recyclage de l'épargne chinoise. La hausse des dépenses militaires et des projets de prestige vont aussi affaiblir la puissance Chinoise par une stérilisation de sa capacité productive dans un contexte de début de sortie des capitaux globaux du fait de la relocalisation des chaines de production. La seule dette d'Evergrande est de 200 Mds USD soit le PNB de la Grèce. Ceci montre l'ampleur systémique du risque de dette en Chine. Certes, le gouvernement chinois a très bien su gérer ce risque à ce jour en reprenant les risques dans des entreprises publiques mais la fragilité systémique demeure.

Obligations. Rester à l'écart des obligations européennes et donc des fonds en euro

a. La hause des taux en Euro a été pour l'instant limitée. Ceci peut être liée aux interventions encore massive de la BCE sur le marché comme c'est le cas au Japon. La volonté est certainement de ne pas casser la reprise de l'investissement encore fragile et éviter les erreurs de la crise de 2008 qui ont vu l'Europe basculer dans la déflation et la stagnation économique créant une génération perdue en Italie.

b. Nous recommandons fortement aux investisseurs de sortir totalement de leurs fonds en euro. Ce placement fétiche des Français a vécu son temps et est un outil stérile et même dangereux pour protéger son épargne dans un scénario de reflation majeure des économies occidentales. Ceci a fortiori avec le risque systémique posé par les élections Italiennes, le maillon faible de la zone Euro après 20 ans de stagnation économique et d'appauvrissement vis-à-vis de l'Allemagne.

c. Commencer à revenir sur les obligations high yield court terme USA, les obligations convertibles mondiales et autres actifs hybrides actions/obligations. Les obligations haut rendement sont un actif idéal pour profiter de la possibilité d'un « soft landing » aux USA sans se sur exposer au risque actions, en particulier les fonds se focalisant sur le court terme (SJNK US par exemple pour le haut rendement US court terme, et HYG US pour le haut rendement Ishare ETF).

d.  Rester sur les fonds obligations internationales. Ces fonds permettent de gagner à deux niveaux. Tout d'abord en limitant le risque sur une dépréciation de l'Euro dans la mesure à une grande partie de actifs sont investis en dehors de la zone Euro (USA, Japon). Mais aussi, en cas de hausse des taux moins forte qu'actuellement attendue par le marché. Dans ce cas, on gagnera non pas via le change mais via la hausse des prix obligataires. On peut regarder des fonds comme M&G Global Arbitrage, Blackrock BGF Global Multi-Asset Income Fund A2 USD cap.

Sortir des matières premières

a.  Bien des matières premières industrielles à commencer par le cuivre, ont déjà cassé leur cycle de hausse depuis de nombreux mois. La hausse des taux de la FED et de la BCE et les retraits de liquidité associés vont saper la structure haussière des matières premières. L'excitation médiatique actuelle sur le risque de pénurie énergétique cet hiver est typique d'une fin de hausse si on prend une approche « contrarian ». Il faut surveiller attentivement les marchés des matières premières vu leur rôle majeur dans le « bull whip » du cycle de production. Nous pensons que le but mainte fois répété des banques centrales est de faire converger leur prix sur leurs prix naturels d'équilibre long terme qui équilibrent leur production face à la demande long terme.

b. On a les premiers signes de retournement sur le pétrole suite au voyage du Président Biden en Arabie Saoudite. Il faut comprendre toute la signification d'un tel déplacement dans le contexte historique du partenariat entre la dynastie Ibn Saoud et le Président Roosevelt via les Accords du Quincy. Certes, la crise Ukrainienne reste complexe malgré les appels à une paix de Kissinger à la fois à Davos au WEF et à nouveau ces dernières semaines. On peut penser que ses appels à un retour aux temps longs de reconnaissance de la Russie comme un acteur stratégique de la Balance of Power Européenne finiront par être pris en compte.

c.  Nous sommes donc négatifs sur les matières premières agricoles qui ont atteint des valorisations supérieures aux prix de survie des pays pauvres Africains et créent donc un risque de famine mondiale. Il y a certainement encore beaucoup de spéculations haussières sur ces marchés.

d. Nous sommes très méfiants sur l'or et les métaux précieux. Les mines d'or sont clairement à la baisse malgré les tensions politiques majeures en Russie. Ceci reflète à notre sens l'impact de la hausse des taux de la FED vers le taux naturel long terme et la sortie du piège à la liquidité des taux zéro et de la déflation où l'économie occidentale était tombée depuis 10 ans. Il y a pour nous un risque de baisse majeur de l'or dans les mois qui viennent si les banques centrale réussissent à sortit le monde occidental de la stagnation de ces 10 derniers années et donc à faire monter les taux réels.

Revenir sur les actions immobilières

a. Il s'agit là d'une classe d'actifs à part entière et non pas d'un choix sectoriel. L'immobilier représente une part majeure du patrimoine des ménages. Un choc immobilier remettrait en cause la reprise économique. Une composante majeure d'un « soft landing » (stabilisation de l'économie) dépendra de la capacité des banques centrales d'éviter une telle crise immobilière en ne montant pas les taux au-delà du taux naturel. Or, la stabilisation récente des anticipations de hausse des taux va dans un tel sens. Nous recommandons des fonds comme AXA Aedificandi, Allianz Real Estate, ou des ETFs real estate comme le VNQ US (Vanguard Real Estate).

Conclusion

La crise financière va fêter son premier anniversaire vers octobre novembre. Si on regarde en détail les valeurs non GAFA elle a commencé début 2021 et aura donc bientôt 2 ans. Le cycle de hausse des taux de la FED aura un an fin 2022 et les marchés le voient prendre fin en 2023. On a donc des facteurs majeurs pour commencer à voir un « silver lining » (ligne de lumière) dans le « cloud » (période obscure) des marchés même si la saisonnalité reste négative jusque septembre/octobre a fortiori à cause de élections Britanniques et Italiennes. Pour ces raisons, nous revenons vers une neutralité en termes de risque et nous pensons que la prochaine vague de baisse des marchés pourrait ouvrir de opportunités d'achat intéressante.


Cette analyse financière n'est pas un conseil en investissement. Evariste Quant Research et ses clients peuvent détenir des titres mentionnés dans cette analyse.

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